Visant à contribuer à la croissance mondiale de la marque et à contrer la Ferrari 458, le coupé répondant au nom de code «988» devrait aboutir en 2017. Au-delà de son look ramassé, c'est surtout par son nouveau 8 cylindres à plat qu'il fera la différence. Un futur bolide au succès probable. Où s'arrêtera Porsche ? La question mérite d'être posée lorsqu'on voit à quelle ampleur la marque de Zuffenhausen a progressé en tout juste un peu plus d'une décennie, s'affranchissant définitivement de la culture du modèle unique (911). De 48.797 unités en 2000, ses ventes mondiales sont passées à 116.978 en 2011 et même 162.145 véhicules en 2013 ! Si la 911 constitue toujours le noyau dur et l'icône de la marque, la gamme s'est considérablement diversifiée au fil des années, tout en cédant aux sirènes du diesel. Meneur de cette ouverture (d'esprit) tous azimuts, le Cayenne a dopé les ventes et la rentabilité de Porsche jusqu'à devenir son best-seller mondial. Une recette qui a fonctionné et qui s'est depuis dédoublée d'un SUV plus compact, le Macan, histoire d'élargir la cible. Auparavant, le catalogue Porsche avait vu débarquer une kyrielle de modèles, allant du duo Cayman-Boxster au fleuron 918 Spyder, en passant par la Panamera, ainsi que les différentes variantes de la 911 (Coupé, Cabriolet, Turbo, Targa, GT3). Aujourd'hui, l'objectif de Porsche est clairement affiché : aller encore plus loin et atteindre les 200.000 ventes annuelles, cap prévu à l'horizon 2018. Une diversification continue Pour cela, le plus sportif des constructeurs automobile allemands veut continuer à élargir son offre, quitte à investir des niches de segment ou «meubler» le vide laissé entre deux modèles. Ainsi, pour les stratèges de la firme, il y a bien de la place pour une sportive située entre le coupé 911 et l'hypercar 918 Spyder. Selon plusieurs sources, dont le magazine britannique Autocar qui s'aventure dans un croquis non-officiel (photo), il semblerait qu'actuellement, les ingénieurs de la marque travaillent activement sur un projet dans ce sens. Son nom de code en interne : «988». Sa cible : la 458 Italia, sulfureuse italienne concoctée par l'ennemi de toujours, Ferrari. Sa particularité : un moteur flat-8 (huit cylindres à plat) développant au minimum 600 chevaux. C'est précisément à ce niveau que ce futur coupé puise toute sa raison d'être, puisqu'au moment où la 911 reste cantonnée à son six-cylindres, il permettrait à la marque de mieux batailler dans la course à la puissance à laquelle se sont livrés les constructeurs sportifs avec des GT comme l'Aventador (Lamborghini) et ses 700 chevaux ou encore, la 650S (McLaren) et ses 650 équidés. Quant à la Ferrari 458, c'est surtout sa version spéciale, forte de 605 ch, qui est en ligne de mire. Une nouvelle famille de moteurs à plat Constructeur dynamique et motoriste de renom, Porsche travaille en fait sur une nouvelle génération de moteurs à plat. Des blocs qui seront déclinés en quatre, six et huit cylindres, pour servir aux différents modèles de la marque. Parmi eux, le futur «flat-8» de la 988, devrait afficher une cylindrée d'environ 4.0 litres et bénéficier de quatre turbos, ce qui serait une première pour une voiture de série et surtout permettrait d'avoir un couple égal ou supérieur à celui de la 458 (540 Nm). Enfin, noblesse architecturale, ce bloc devrait être monté en position centrale arrière sur une 988 dont on promet une ligne sculpturale avec des ailes musclées et des flancs creusés. Bref, que de conditionnel pour ce bolide attendu pour 2017 et dont on ignore encore tout, y compris le prix. Là encore, les supputations vont bon train, évoquant un tarif gravitant autour des 200.000 euros. Cela ne l'empêchera pas de contribuer à la croissance de Porsche telle qu'elle a été tracée sur son plan stratégique de 2018. Ce dernier prévoit une progression et une production qui resteront malgré tout modérées au vu des volumes que réalisent les trois ténors du haut de gamme allemand. En fait, l'objectif de Porsche est de rester un label exclusif, tout en réalisant un volume considérable (200.000 véhicules/an), avec à la clé une rentabilité soutenue ainsi que d'importantes économies d'échelles, à l'aune de la synergie avec le groupe Volkswagen. «Notre principal objectif stratégique reste la croissance qualitative, en particulier dans un contexte d'économie mondiale mitigée», avait déclaré dans ce sens, il y a quelques mois, Bernard Maier, directeur des ventes et du marketing chez Porsche.