Suite au lourd bilan des accidents sur les routes marocaines en avril dernier, le ministre chargé de l'Equipement, du transport et de la logistique, Mohamed Najib Boulif a prôné un changement radical, notamment dans la réflexion sur la prévention et la sécurité routière. Pas moins de 43 personnes sont mortes accidentellement sur les routes marocaines au mois d'avril. L'accident le plus meurtrier a été celui d'un autocar transportant de jeunes sportifs ayant fait 35 morts près de Tan-Tan. Dernièrement, 8 personnes ont également succombé à un accident près de Ouarzazate. Face à cette hécatombe, le ministre délégué en charge de l'Equipement, du transport et de la logistique, Mohamed Najib Boulif a plaidé lundi à Rabat pour un changement radical dans la réflexion sur la sécurité routière et la prévention des accidents de la route. «Si les efforts déployés par le ministère de l'Equipement, du transport et de la logistique dénotent que le Maroc s'est engagé sur la bonne voie dans la cadre de la mise en oeuvre de chantiers structurants de développement, le dossier de la sécurité routière et de la prévention des accidents de la circulation requiert d'accélérer la cadence», a affirmé le ministre à l'ouverture d'une rencontre technique sur la sécurité routière. «Nette régression» des accidents Boulif a ajouté que son ministère a réussi à réduire le nombre de morts sur les routes marocaines en 2014. En effet, en janvier dernier, le ministre annonçait une baisse de 9,5% du nombre de morts et de 14,77% de blessés graves dans les accidents de la route, entre janvier et novembre 2014 par rapport à la même période 2013. Au premier trimestre 2015, les accidents de la route ont aussi enregistré une «nette régression», selon la Direction du transport routier et de la sécurité routière relevant du ministère de l'Equipement, du transport et de la logistique. Les accidents mortels ont ainsi accusé une baisse de 10,29% par rapport à l'année 2014. Quant au nombre de morts, il a reculé de 12,31%, à la faveur notamment de l'intensification, au milieu urbain, du contrôle de la sûreté nationale. Stratégie décennale relative à la sécurité routière Afin de faire baisser davantage le nombre des accidents de la route et le nombre de morts, Boulif a annoncé lundi la signature imminente d'accords de partenariat dans le domaine de la sécurité routière avec les 12 villes enregistrant le plus grand nombre d'accidents dans le but de favoriser l'adhésion de l'ensemble de la société et afin d'enrayer ce fléau. Le ministre a également préconisé l'adoption d'une deuxième stratégie décennale relative à la sécurité routière, après celle de 2003-2013 ainsi que le lancement d'un programme d'urgence en préparation de la prochaine campagne estivale. Pour sa part, le ministre de l'Equipement, du transport et de la logistique, Aziz Rabbah, a suggéré de réduire de 10% les investissements dans les infrastructures afin de consacrer ce taux à la sécurité routière. Il a, en outre, affirmé que son département ne ménageait aucun effort pour parer à toutes les lacunes existantes, notamment en matière de contrôle routier, d'éradication des points noirs et de déploiement des ressources humaines suffisantes. La rencontre technique tenue lundi à Rabat s'est articulée autour de thèmes portant notamment sur «Les statistiques des accidents corporels et le plan d'actualisation des indicateurs de la sécurité routière», «La formation continue au profit des conducteurs professionnels» et «Les avancées du programme de la sécurité routière 2014-2017».