Attijariwafa bank a organisé, mercredi soir, un ftour-débat autour de la musique et de la poésie hassanies avec la troupe Mnat Aichata, dans le cadre de son cycle de débats «Echanger pour mieux comprendre». Des festivités qui ont permis de discuter en profondeur de différents aspects liés à la région. Entre culture et développement économique, voyage au cœur des provinces du Sud. Au cœur du Sheraton de Casablanca, l'ambiance, à la fois musicale et poétique, était empreinte d'un air du Sud. Dans le cadre de son cycle de conférences, Attijariwafa bank a cette fois-ci misé sur la culture, et non la moindre: la culture hassani. Outre les artistes, des intervenants culturels et économiques étaient présents pour nourrir le débat autour de cette région riche, aux clichés bien ancrés, à travers deux grands axes: sa richesse économique et sa diversité culturelle. Deux leviers qui font de cette région une région à fort potentiel que les investisseurs n'ont pas encore saisi. L'experte auprès du Conseil économique, social et environnemental, Zoubeir Hajbouha, a insisté sur les grandes opportunités d'investissements qu'offrait la région. Celle-ci rappelle le discours royal du 37e anniversaire de la Marche verte (novembre 2012) qui insistait sur la réflexion sur la mixité des cultures hassanie, amazighe et arabe qui composent l'identité des provinces du Sud et qui ont donné lieu à un nouveau modèle de développement pour ces mêmes provinces. L'experte rappelle donc les importants efforts déployés par l'Etat, la mise en place d'infrastructures de qualité, l'accès aux services de base, les indicateurs au-dessus de la moyenne en ce qui concerne la santé et l'éducation, ainsi que la volonté d'accompagnement des PMI et PME. Dans une volonté de passer d'une économie de rente à une économie de marché, Zoubeir Hajbouha a insisté à la fin de sa présentation sur la nécessité et son souhait de voir des investisseurs dans la région car, selon elle, «l'Etat a fait sa part du travail». Des prémices économiques pour planter le décor, avant de céder la place au musicologue Ahmed Aydoun et au poète et chercheur Ahmed Bouya Laatig. Le premier explique le sens du mot hassani, qui au sens strict, fait référence à une tribu (Bani Hassan), et, au sens large, renvoie à des tribus maures. Le passionné de la région revient sur l'histoire avant d'insister sur l'importance de balayer les clichés que les gens ont sur la région jadis verdoyante, peuplée, constituant un important carrefour. «Les gens s'imaginent un territoire vide et pauvre en paysages, mais c'est tout le contraire», continue Ahmed Aydoun. «Le Sahara, c'est la rareté de l'eau et la profusion de la lumière». Il rappelle aussi les symboles de la région, notamment le dromadaire qui est presque considéré comme un membre de la famille. Symbole de fidélité et d'endurance, l'animal est primordial dans la région. Ahmed Bouya Laatig lui dédira même un poème. Un débat sublimé par la jolie troupe Mnat Aichata qui, entre rythmes ensorcelants, chants habités et danses pleines de grâce, ont fait voyager l'auditoire dans le Sud, au cœur du patrimoine hassani.