Nombreuses sont les PME/PMI qui prennent aujourd'hui conscience de l'importance de l'innovation dans leurs activités. Ces dernières attendent aujourd'hui un cadre incitatif de l'Etat, notamment sur le volet fiscal, et un meilleur accès aux centres de recherches nationaux. Du côté du ministère de tutelle, on affirme que les ressources financières et humaines nécessaires sont disponibles. «Les entreprises éprouvent aujourd'hui une difficulté à mobiliser la recherche publique». C'est globalement le constat du secteur privé aujourd'hui, et a fortiori celui des PME/PMI. Pourtant, en interrogeant le ministère de l'Enseignement supérieur, un autre son de cloche retentit et, selon les responsables de ce département, l'université marocaine serait aujourd'hui qualifiée et prête à livrer la bataille de la R&D. Les chiffres aujourd'hui disponibles font état de plus de 400 chercheurs qui s'intéressent à la R&D dans plusieurs domaines, dont les phosphates. Des bourses sont aujourd'hui mises en place par le ministère de tutelle pour soutenir cette dynamique. Ce dernier a annoncé il y a quelques mois son intention d'augmenter de 50% les bourses d'excellence pour attirer les doctorants. Plus encore, un budget de 300 MDH a été réservé en 2013 à la recherche scientifique. 10 MDH ont été accordés à un projet de recherche avec une évaluation des projets dite objective, réalisée par des cabinets externes en toute transparence. Il est à rappeler qu'aujourd'hui la dépense intérieure brute de R&D (DIRD) nationale est composée de la DIRD publique, de la DIRD des entreprises privées et celle provenant de la coopération internationale. La recherche universitaire détient tout de même la plus grosse part avec 45,3%, suivie de la recherche dans les secteurs de l'énergie, de l'eau, des mines et des produits manufacturiers. Tout porte donc à croire que le dispositif est ficelé, et il faudrait se tourner vers «un manque de communication» entre les secteurs privé et public en matière de R&D afin que les entreprises nationales puissent accéder plus facilement aux compétences des universités et centres de recherches nationaux. Rappelons qu'une stratégie nationale de l'innovation «Maroc innovation» a été lancée en juin 2009 dans laquelle l'Etat affiche davantage son engagement en faveur de la promotion de l'innovation au niveau de tous les chantiers stratégiques entrepris par le royaume. Cette démarche a pour objectif de faire de l'innovation un facteur clé de compétitivité et du Maroc un pays producteur de technologies, exploitant pleinement les capacités de R&D des universités marocaines. Associé à la diffusion d'une culture de l'innovation et de l'entrepreneuriat, tout ceci doit contribuer à faire du Maroc une place attractive pour les talents et les projets de R&D.