Une page se tourne, mais l'aventure africaine n'est pas près de se terminer. Elle se conte et continuera à se raconter, tant le monde est en quête de nouvelles références, de nouveaux souffles et d'un perpétuel renouveau. Dans un contexte où l'avenir de ce monde est au Sud, le royaume se cherche encore une place de choix, un positionnement optimal. La dernière décennie a été caractérisée par une manifestation concrète de cette nouvelle volonté stratégique du royaume de se rapprocher davantage de ses partenaires économiques subsahariens. Cette volonté, même royale, n'est évidemment pas tombée du ciel. La morosité de la conjoncture internationale, en l'occurrence celle prévalant en zone UE, y est évidemment pour beaucoup. Le royaume se devait de trouver un territoire «exutoire» pour soutenir sa croissance et sa forte dynamique économique. Il n'y avait pas trop de choix. Aujourd'hui, cette ouverture économique volontariste se joue désormais sur deux principales dimensions: diplomatique et économique. Les tournées répétées du roi Mohammed VI auprès de ses pairs, chefs d'Etat subsahariens, illustrent bien le premier volet. Sur le second aspect, toutefois, si de nombreux acquis sont à mettre à l'actif des nombreuses missions d'affaires menées par le privé marocain en quête d'opportunités dans ces pays, plusieurs challenges doivent encore être relevés. Le premier est de développer des connexions logistiques et de transport avec les économies du reste du continent. Aucune intégration n'est possible sans une libre circulation des personnes et des biens.