Sommaire Zoom BOA, voyants au vert au Bénin et au Niger Le marché de la semaine Zimbabwe, croissance à «huis clos» Vue du cameroun Haro sur la liquidité des banques Télécharger le PDF Maroc, le très sérieux «outsider» Pour le Maroc, les enjeux sont multiples. Ce qui ressemblait au départ à une simple quête de marchés relais de croissance face à une Europe en déconvenue économique est devenu, cinq ans plus tard, une stratégie toute consacrée. L'objectif est clair: atténuer les impacts de la crise qui affecte son plus important partenaire économique et commercial, l'Union européenne, en renforçant sa présence économique sur le continent. D'autre part, trouver des marchés exutoires à certains secteurs qui commencent à se sentir bien à l'étroit sur le marché local – banques, énergie, télécoms, immobilier, etc. – est également devenu un impératif. Le royaume ne veut toutefois plus se cantonner à son rôle de fournisseurs de produits finis et semi-finis. Il passe à la vitesse supérieure, celle de la prise de risque via les investissements. En décembre 2010, les autorités du pays relèvent le montant transférable au titre des investissements à l'étranger à un plafond de 100 MDH pour l'Afrique, contre 50 MDH pour les autres continents. Résultat, le royaume est en 2013 le premier investisseur africain dans les zones Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC). Dans la foulée, le royaume collectionne les accords, renforce sa diplomatie économique en multipliant les visites royales sur les marchés subsahariens à fort potentiel, et se donne les moyens de ses ambitions (fonds spéciaux, subvention à l'export via les contrats de croissance, etc.). 500 accords ont été conclus avec plus de 40 pays de la région dans plusieurs secteurs économiques au cours des dix dernières années. Il faut savoir que le potentiel est encore bien important, en dépit des acquis: le Sénégal, la Côte d'Ivoire, la Guinée équatoriale et le Nigéria concentrent à eux seuls 41% des exportations du royaume vers la région subsaharienne. De plus, sa position géographique très privilégiée, quasiment à cheval sur les marchés européens et africains, fait du royaume une plateforme naturelle pour les IDE occidentaux à destination du continent. Afrique du Sud, le géant incontesté Dans ce pays, l'intérêt économique et commercial pour le marché continental remonte à bien plus longtemps que celui du royaume. La Nation arc-en-ciel est la première économie du continent et représente à elle seule plus de 30% du PIB de l'Afrique subsaharienne et 70% de celui de la région australe, dont elle est carrément le poumon économique et commercial. Cela constitue aussi sa première limite. La zone d'influence du pays reste limitée depuis plusieurs années à cette région, au détriment d'autres espaces économiques comme l'UEMOA et la CEMAC. Toutefois, sa récente intégration (2011) dans le cercle – jusque-là très restreint – des BRICS conforte la place du pays de première puissance continentale et donne à son économie une dimension mondiale. Cette aura devrait se renforcer avec la création de la future banque de développement des BRICS, à laquelle l'Afrique du Sud prendra bien évidemment part. Le commerce des services – notamment financiers – et le secteur minier (les minerais pèsent 25,7 % des exportations totales du pays, et les métaux précieux 22,3 %) sont les principaux vecteurs de la dynamique économique du pays. En 2012, ce dernier secteur a beaucoup souffert de nombreux conflits sociaux qui en ont perturbé les activités, ainsi que du repli de la demande internationale sur le marché des matières premières. Le pays se tourne désormais vers ses nouveaux partenaires des BRICS - en l'occurrence la Chine, premier partenaire commercial depuis 2009, l'Inde et le Brésil - tout en gardant une attention toute particulière au continent. La Malaisie figure également parmi ces nouveaux partenaires de rupture de l'Afrique du Sud. Le volume total du des échanges commerciaux entre les deux pays a ainsi grimpé de 20 milliards de rands (environ 1,9 milliards de dollars) en 2012 en comparaison avec 2008, où ceux-ci avaient été estimés à 14 milliards de rands. En dépit de sa forte orientation vers les pays émergents, la Nation Arc-en-ciel est loin de négliger la destination africaine.En 2010, pas moins de 10% des flux d'investissements et de capitaux du pays sont allés vers le continent. Depuis quelques années déjà, l'Afrique du Sud a ainsi multiplié les investissements dans les pays du voisinage austral et même en terres francophones, notamment via le secteur des services financiers et des technologies de l'Information. Lire la suite...