Après de longues années de tension commerciale, le Maroc et l'Egypte ont lancé un dialogue au niveau ministériel pour réévaluer le commerce bilatéral qui bénéfice plus et injustement à l'Egypte. Les exportations égyptiennes sont montées en flèche en peu de temps tandis que les exportations marocaines dégringolent. Une situation due au blocage récurent des marchandises marocaines dans les ports égyptiens. La rencontre du Secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, Omar Hjira, avec son homologue égyptien semble ouvrir la voie à un compromis. Décryptage. Alors que tout laissait entendre qu'un bras de fer commercial d'une extrême dureté allait éclater, le Maroc et l'Egypte semblent sereins et désireux de résoudre leurs divergences par le dialogue. Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Industrie et du Commerce chargé du Commerce extérieur, Omar Hjira, a reçu, jeudi, son homologue égyptien, Hassan Al-Khatib. Cette rencontre survient dans contexte de tension commerciale entre Rabat et Le Caire. Les autorités marocaines auraient, il y a quelques semaines, commencé à restreindre l'accès aux produits égyptiens, selon le journal "Echorouk". Cette démarche serait perçue comme une riposte à des pratiques similaires du côté égyptien. Le compte rendu officiel de cette rencontre ministérielle parle d'une volonté commune des deux pays de "renforcer davantage les relations commerciales et de dynamiser les partenariats économiques et commerciaux". Mais, en réalité, il est question de résoudre un profond désaccord sur le respect de l'accord de libre-échange, dit d'Agadir qui fut signé en 2004 et entré en vigueur en 2007. Le Maroc reproche depuis longtemps aux autorités égyptiennes de barrer le chemin aux produits marocains notamment les voitures dans les ports. A cela s'ajoutent les pratiques de dumping qui ont atteint un tel niveau que le ministère de l'Industrie et du Commerce a dû appliquer des droits anti-dumping à de nombreux produits dont les tapis et les tôles d'acier. À l'issue de son échange avec son homologue égyptien, Omar Hjira a confié avoir passé en revue les chiffres des échanges commerciaux et les actions à mettre en œuvre pour alléger le déficit commercial enregistré par le Maroc. Une façon d'évaluer la structure du commercial bilatéral en vue de l'équilibrer davantage dans les années qui viennent. L'Egypte, rappelons-le, dégage un excédent considérable de son négoce avec le Royaume. L'Egypte est quasiment l'unique bénéficiaire de l'accord de libre-échange du moment qu'il a presque doublé ses exportations vers le Maroc en une seule année. Celles-ci ont passées de 475 millions de dollars en 2023 à 804 milliards en 2024. Par contre, les exportations marocains ont curieusement chuté durant la même période pour se situer à quelques dizaines de millions de dollars (52 millions de dollars selon les estimations). Cela est dû en partie au blocage récurent des cargaisons marocaines au niveau des ports égyptiens. L'ancien ministre de l'Industrie et du Commerce, Moulay Hafid Elalamy, a été l'un des premiers à tirer la sonnette d'alarme en 2021. A quelques moins de la fin de son mandat, il avait décrété des mesures de rétorsion en durcissant le contrôle des produits importés d'Egypte.