Cette pièce sur la tolérance et le rapprochement des peuples, écrite par Adrien Candiard, mise en scène et orchestrée par Francesco Agnello, sera présentée à Rabat, Casablanca et Marrakech. Ll y a seize ans, le 1er août 1996, Mgr Pierre Claverie, dominicain et évêque d'Oran, était assassiné avec Mohamed Bouchikhi, un jeune algérien qui le conduisait à l'évêché. La pièce rend hommage au message d'amitié, de respect et de volonté de dialogue interreligieux de Pierre Claverie, à partir de ses textes. La pièce «Pierre et Mohamed» sera interprétée par Jean-Baptiste Germain et le metteur en scène et musicien Francesco Agnello, prix Villa Médicis 96. Un message qui n'a rien perdu de son actualité, alors que les différents intégrismes religieux se font de plus en plus violents dans le monde. Adrien Candiard a imaginé cette pièce de théâtre, d'après les homélies de Pierre Claverie et le petit carnet de son chauffeur, Mohamed. Le texte prend la forme d'un dialogue entre l'évêque d'Oran et son chauffeur musulman. Pierre Claverie, issu d'une famille présente en Algérie depuis quatre générations, est né à Alger, dans le quartier de Bab el Oued, le 8 mai 1938. En 1958, il entre dans l'Ordre dominicain. Après l'indépendance, il choisit de retourner en Algérie. Il est nommé évêque d'Oran en 1981 et ordonné par le cardinal Duval, archevêque d'Alger. Un joli message joué à l'Institut Français de Marrakech le 4 décembre, à l'Eglise Notre-Dame le 5 décembre et à la Cathédrale de Rabat le 6 décembre. Des masterchefs aux masterclass La quatorzième édition du Festival international du film de Marrakech continue de livrer son lot de surprises. Cette année, c'est Bille August, Benoît Jacquot et Alex de la Iglesia qui animeront les Masterclass. L'édition 2014 du Festival international du film de Marrakech ne déroge pas à la règle en proposant à nouveau, des interventions de personnalités marquantes du cinéma contemporain. Les Masterclass 2014 seront animées par Bille August, architecte incontournable du cinéma danois avec les films «In My Life» (1979) et «Twist & Shout» (1985). Mais c'est le Festival de Cannes qui fait la renommée internationale du cinéaste, puisqu'il y remporte deux fois la Palme d'or en quatre ans. La première avec «Pelle Le Conquérant» en 1988, également Oscar du Meilleur film étranger, la seconde en 1992 avec «Les Meilleures Intentions», tiré d'un scénario autobiographique d'Ingmar Bergman. Son cinéma, classique et traitant régulièrement de l'enfance difficile, est alors à son apogée. Benoît Jacquot, réalisateur, scénariste et metteur en scène français à la carrière foisonnante, choisit de porter à l'écran un roman de Dostoïevski pour son premier long-métrage, «L'assassin Musicien» en 1975. Inspiré ensuite par la débutante Judith Godrèche, il signe «La Desenchantée» (1990), portrait d'une adolescente exaltée. C'est autour d'une autre jeune comédienne, Virginie Ledoyen, qu'il construit «La Fille Seule» (1995), œuvre qui lui vaut les éloges de la presse. Avec «Le Septième Ciel», il fait un pas vers le grand public et dès lors, toutes les stars se bousculent pour être devant sa caméra : Isabelle Huppert, Isabelle Adjani et Catherine Deneuve. Le troisième n'est autre qu'Alex de la Iglesia, réalisateur, scénariste et producteur espagnol considéré comme l'un des cinéastes les plus doués de sa génération. Des son premier film il remporte 3 Goyas (l'équivalent espagnol des Césars) et acquiert une renommée internationale. Fort de ce succès, il enchaîne les films décalés et souvent empreints d'humour noir. Trois parcours, trois styles différents, au grand bonheur des festivaliers qui viennent s'ajouter à cette belle initiative qui a vu défiler Abbas Kiarostami, Martin Scorsese, Alfonso Cuarón, Emir Kusturica, James Gray, Lee Chang-dong, Marco Bellocchio, Darren Aronofsky et Francis Ford Coppola.