N'ayons pas peur des mots. Le Festival du cinéma de Marrakech est devenu un rendez-vous incontournable dans le calendrier des grands festivals dédiés au 7ème art. Depuis les toutes premières années de sa naissance, le Festival international du film de Marrakech a su s'imposer avec un concept, une vision et une approche claire du cinéma. C'est un festival qui a sa propre identité. Le Festival de Marrakech n'est pas Cannes, pas plus qu'il ne veut ressembler à Berlin, encore moins à Venise. Les initiateurs de ce grand happening dédié au cinéma, d'abord avec les idées claires et novatrices de feu Daniel Toscan du Plantier, ensuite quand Melita Toscan du Plantier a repris le flambeau, ont toujours en tête une philosophie toute simple : offrir un cinéma de qualité à un public exigeant. Avec l'apport extraordinaire d'un grand connaisseur du cinéma, comme Bruno Barde, le directeur artistique du festival, nous avons eu droit depuis de longues années à des éditions d'anthologie, avec de très grands films, que l'on a découverts ici, chez nous, à Marrakech, avant qu'ils ne percent sous d'autres cieux. C'est dire le degré de rigueur qui sous-tend cet événement. Cette année, après avoir rendu hommage à de grandes cinématographies comme la France, le Mexique, la Corée du Sud, le Royaume-Uni et la Scandinavie, c'est le cinéma japonais qui est à l'honneur. Le pays d'Akira Kurosawa, de Yasujiro Uzo, de Shohei Imamura, de Takeshi Kitano et d'autres avec une forte délégation autour de films et de noms d'artistes aussi prestigieux que Kore-Eda Hirokazu, Kenji Mizoguchi, Mikio Naruse, Nagisa Oshima, Hayao Miyazaki, Shinji Aoyama, Naomi Kawaze, Kyoshi Kurosawa, Mamoru Oshii, Takashi Miike et Masaki Kobayashi. C'est l'une des plus grandes cinématographies au monde, avec un regard aigu et différent sur les hommes et les choses, une perception de l'existence, à la fois décalée, profonde et novatrice. Pour cette quatorzième édition, il faut aussi compter sur de grands moments d'échanges lors des master class. Bille August, Benoît Jacquot, Jean De la Iglesia, des maîtres à penser, chacun dans son style et son registre. Après des sommités comme James Gray, Francis Ford Coppola, Nicolas Winding Refn, Darren Aronofsky, Nuri Bilge Ceylan et d'autres. C'est une autre cuvée de grands cinéastes qui vont à la rencontre des aficionados. Mais il y a aussi les hommages avec des sommités comme Viggo Mortensen, grand acteur que l'on ne présente plus, mais aussi Jeremy Irons, et l'icône arabe, Adel Imam. Sans oublier toute une palette de grandes stars qui vont vivre cette édition d'Alan Rickman, à Isabelle Huppert, la grande, l'unique, qui est la présidente de jury de cette année. Marrakech constitue chaque année une fête du cinéma, autour de grands films, avec des paillettes, du glamour, mais du contenu, une marque de fabrique, bien spécifique, qui a tout au long des quatorze dernières années démontré que Marrakech est une place forte du septième art mondial.