Les pêcheries du nord de Boujdour sont désormais divisées en deux zones, à savoir celle située entre Saïdia-Tafedna (Agadir) et celle située entre Tafedna-Boujdour, soit 2.500 km de façades maritimes sur les 3.500 km que compte le Maroc. Un vent de changement souffle sur les pêcheries au nord de Boujdour en ce début d'année. Désormais, un bateau ne pourra plus pêcher au niveau de toutes les pêcheries. Le Plan du petit pélagique (sardine, sardinelle, chinchard, maquereau et anchois), qui devra désormais concerner les zones au nord de Boujdour, comprises entre cette ville et Saïdia, entrera en vigueur incessamment. Ces pêcheries du nord de Boujdour sont désormais divisées en deux zones, à savoir celle située entre Saïdia-Tafedna (Agadir) et celle située entre Tafedna-Boujdour, soit 2.500 km de façade maritime sur les 3.500 que compte le Maroc.Le projet du Plan validé par les chambres maritimes de pêche et deux confédérations professionnelles, à savoir la Fédération marocaine de la pêche côtière et la Fédération nationale de la pêche côtière au Maroc, a donné lieu à un texte d'application, lequel n'est pas encore entré en vigueur. Des professionnels du nord déclarent aux ECO que «ce plan, qui est déjà élaboré et finalisé, a été adopté par l'administration, il y a déjà un certain temps. Son décret d'application est déjà sorti dans le Bulletin officiel, le 1er janvier 2015. Et aujourd'hui, dans les milieux professionnels - surtout ceux du nord - on n'attend que l'application de ce texte sur le terrain». Les quotas étant négociés avec les professionnels et le Plan d'aménagement des pêcheries transmis aux professionnels, ce texte sera systématiquement mis à exécution, d'ici trois à quatre semaines, d'après des sources au ministère. Au total, ce sont quelques 760 bateaux de pêche qui devront incessamment opérer sur 2.500 km. Sachant que quelque 264 navires seront autorisés à pêcher dans la première zone, alors que la deuxième zone devra accueillir 496 bateaux de pêche. Rappelons qu'en juin 2014, le projet relatif à l'arrêté d'application dudit Plan avait été adressé aux membres des chambres professionnelles et à ceux des fédérations sectorielles pour consultation. Après plusieurs mois de consultation avec les professionnels, l'arrêté relatif aux nouvelles dispositions de ce Plan devrait être appliqué quelques jours seulement après le Salon Halieutis, soulignent les mêmes sources, ce qui n'est pas sans satisfaire les professionnels du nord.«Toutes les instances professionnelles représentant le secteur de la pêche au Maroc ont approuvé ce plan adopté par la tutelle», a indiqué Youssef Benjelloun, président de la Chambre de pêche maritime du nord et président d'honneur de la Confédération marocaine de la pêche côtière. Aujourd'hui, se félicite celui-ci, «nous ne pouvons qu'applaudir les dispositions de ce Plan d'aménagement de petits pélagiques au nord de Boujdour». Adoptés par la tutelle depuis 2000, année qui a vu l'effondrement des ressources halieutiques au Maroc, les plans d'aménagements des pêcheries ont souvent été critiqués, note le professionnel de la pêche côtière et exportateur de produits de la mer et Youssef Benjelloun de conclure : «Mais ils sont nécessaires pour la préservation des ressources». Le satisfecit de ce professionnel du nord n'est pas partagé par l'ensemble des professionnels, en tout cas ceux du sud.Mohamed Adid, président de la Fédération des organismes professionnels de la pêche côtière soutient, pour sa part, que le contrôle effectué dans le cadre de la lutte contre la pêche non réglementaire est très insuffisant. Notre interlocuteur, qui ne mâche pas ses mots, a mis en cause «les failles au niveau du contrôle effectué par l'administration». Ce qui explique, d'après lui, le braconnage continu pendant les arrêts biologiques.Les plans d'aménagement des pêcheries représentent un des volets essentiels de la stratégie Halieutis, précise le président de la Fédération des organismes professionnels de la pêche côtière. «Nous ne mettons nullement en cause les objectifs escomptés par ces plans d'aménagement des pêcheries, mais nous pensons que certains points doivent être revus dans ce Plan d'aménagement des petits pélagiques des pêcheries au nord de Boujdour». À vrai dire, certains professionnels reprochent à la tutelle de ne pas les associer dans l'élaboration de ce Plan. «Le département a certes lancé une concertation avec les quatre chambres de pêche maritime ainsi qu'avec deux fédérations du secteur, à savoir la Fédération marocaine de la pêche côtière et la fédération nationale de la pêche côtière au Maroc, mais ce ne sont pas les seuls représentants de la pêche maritime au Maroc», regrette Adid.