L'encours des crédits bancaires affiche une légère hausse, que ce soit en glissement mensuel ou annuel. Parallèlement, les créances en souffrance décélèrent leur croissance. La décision de Bank Al-Maghrib de réduire le taux directeur une deuxième fois semble donner ses premiers fruits. En effet, entre novembre et décembre 2014, l'encours des crédits bancaires a progressé de 1,4%. Sur l'année, la hausse est de 2,2%, avec un encours de 763,4MMDH. Cette amélioration d'un mois à l'autre résulte principalement de l'augmentation de 3,3% des facilités de trésorerie, allouées en grande partie aux sociétés non financières privées et de 6,3% des prêts à caractère financier, soit un encours global de 180,65MMDH. Les crédits à la consommation et ceux à l'immobilier sont restés quasiment inchangés par rapport au mois précédent, à 44,08MMDH et à 236,82MMDH respectivement. La seule rubrique en baisse est celle de l'équipement. Son encours a accusé un repli de 0,6% à 144,51MMDH. Décélération de la croissance annuelle En glissement annuel, l'évolution de l'encours des crédits bancaires fait ressortir plutôt une décélération. D'un taux de 4,3% en novembre, la progression se limite à 2,2% en décembre. Le ralentissement de la progression du crédit bancaire recouvre une baisse de 12,5% des concours à caractère financier après leur quasi-stagnation en novembre, une décélération des prêts à l'équipement de 5,6% à 3,7% et des hausses de 3,1% des facilités de trésorerie et de 9,2% des crédits à la consommation contre 0,6% et 8,8% respectivement en novembre. Pour leur part, les crédits immobiliers se sont accrus de 2,7% après 2,4% reflétant principalement la hausse de 6,2% des crédits à l'habitat au lieu de 5,3% un mois auparavant.S'agissant des créances en souffrance, leur progression s'est inscrite en décélération de 25,9% à 20,2%, en relation principalement avec le ralentissement des impayés des ménages de 24,1% à 13,6% et de ceux des sociétés non financières privées de 27% à 25,1%.Par secteur institutionnel, les concours alloués au secteur financier se sont contractés de 10,2% après avoir progressé de 1,7% un mois auparavant. Les crédits destinés aux ménages se sont inscrits, quant à eux, en décélération de 6,8% à 4,8% tandis que les prêts accordés aux sociétés non financières privées se sont accrus de 3,1%, après 2,8%, et ceux aux sociétés non financières publiques de 9,8% après 7,8%. L'analyse de l'évolution annuelle du crédit bancaire par branche d'activités fait ressortir une hausse des concours alloués à la branche «Electricité, gaz et eau» qui se sont accrus de 31,4%, de ceux au «Commerce» de 9,2% ainsi qu'une progression de 2,9% des prêts au secteur primaire. En revanche, les crédits accordés aux «Industries manufacturières» se sont contractés de 1,2% et ceux aux «Activités financières» de 6,7%. De même, les prêts destinés aux «Bâtiments et travaux publics» ont accusé un léger repli de 0,5%. Les autres sociétés financières également en amélioration Pour leur part, les sociétés de financement, banques offshores, OPCVM autres que monétaires, CDG, entreprises d'assurances et de réassurance et associations de microcrédits enregistrent une croissance de 3,6% de leurs créances sur les agents non financiers, après une hausse de 3,2% en septembre. Cette croissance reflète une accélération des avoirs de ces structures sur les sociétés non financières privées de 2,8% à 5,3%. En revanche, les créances sur les sociétés non financières publiques se sont inscrites en décélération de 33,2% à 15,5% et celles sur les ménages ont vu leur baisse s'accentuer de 2,6% à 3,1%. La hausse des créances sur les sociétés non financières privées résulte notamment de l'augmentation de 6,6% des titres émis par ces sociétés et détenus par les entreprises d'assurances et de réassurance, au lieu d'une baisse de 13,2% en septembre et de l'atténuation de la baisse des crédits alloués par les banques offshores de 14,2% à 6,5%. En revanche, les titres émis par les sociétés non financières privées et détenus par les OPCVM obligations se sont contractés de 7,2% après avoir progressé de 9,1% en septembre. S'agissant des créances sur les ménages, leur repli s'explique principalement par l'accentuation de la baisse des crédits qui leur sont accordés par les sociétés de financement de 5,5% à 6,4%. Pour ce qui est de leurs engagements, ils ont enregistré une accélération de 14,5% à 14,9%, notamment sous l'effet de la hausse de leurs détentions en parts d'OPCVM obligations, qui ont progressé de 45% au lieu de 33,8% en septembre. En revanche, les provisions techniques des entreprises d'assurances et de réassurance qui leur sont destinées ont ralenti de 8,7% à 8,3%. L'agrégat M3 en amélioration soutenue Les indicateurs bancaires sont en hausse.Témoignant de la dynamique du secteur bancaire, l'agrégat M3, l'indicateur le plus large concernant le crédit bancaire, mais non pas l'ensemble du crédit, dont une partie passe directement par les marchés financiers, a avancé entre novembre et décembre 2014 de 3,1% à 1.091MMDH.D'après la Banque centrale, cette hausse «traduit principalement une hausse de 1,4% du crédit bancaire et de 1,8% des réserves internationales nettes».Par composante, la hausse de M3 reflète principalement l'accroissement de 4,4% des dépôts à vue auprès des banques, de 17,8% des détentions des agents économiques en titres d'OPCVM monétaires et de 19,1% des dépôts en devises, soit un encours additionnel de 5,6MMDH.De même, les comptes à terme se sont accrus de 1,8%, tandis que la circulation fiduciaire a enregistré un léger repli de 0,1%. En glissement annuel, l'agrégat M3 affiche une progression de 6,6%, reflétant principalement la hausse de 51,5% des dépôts en devises et de 4,4% des dépôts à vue auprès des banques. Pour sa part, la circulation fiduciaire s'est accrue de 4,7%, tandis que les comptes à terme ont avancé de 4,4%.