A quelques jours de la tenue de la commission mixte, le parti socialiste espagnol déplore ce retard dans la mise en application du texte et incombe cette responsabilité à la Commission Européenne et au Maroc. La symbiose affichée par la gauche et la droite espagnole durant les négociations portant sur l'accord de pêche vient de voler en éclat. Les socialistes espagnols viennent de briser ce pacte en adressant une plainte à la Commission européenne (CE) au sujet du retard dans l'entrée en vigueur de l'accord de pêche. Dans une question dite de «caractère prioritaire» adressée à la CE par Clara Aguilera, qui n'est autre que l'ex ministre de l'agriculture et de pêche dans le dernier gouvernement socialiste, la députée communautaire lamente le retard de l'application de l'accord où moment où les armateurs se sont déjà acquittés des droits afférents aux licences. L'eurodéputée espagnole a interpellé la commission au sujet de l'absence d'échéance pour la reprise de la pêche dans les eaux poissonneuses marocaines. «Il n'existe pas de motifs apparents pour ce retard dans la mise en application du protocole, conclu il y a 9 mois de cela et ratifié par le Maroc en juillet », a interpellé l'euro-parlementaire. Aguilera a fait porter le chapeau de ces ajournements successifs à la Commission européenne en premier et bien entendu au Maroc. Selon elle, ce renvoi a porté un préjudice aux intérêts de la flotte espagnole, principalement celle de Cadix, Galicie, et les Iles Canaries, où les bateaux, ainsi que les activités liées directement ou indirectement à la filière, sont dans l'expectative depuis deux ans et 8 mois. Pour la députée, les licences de pêches auraient dû être livrées au plus tard le 15 août vu que les demandes étaient déposées auprès des autorités marocaines pour un retour des bateaux prévu pour le 1er août. L'Union européenne, harcelée par ses membres, principalement l'Espagne à qui profite la majorité des licences, est sortie de sa réserve légendaire. La CE était dans l'obligation de réagir après que certaines voix, espagnoles toujours, ont évoqué la possibilité de réclamer des indemnisations, tant que l'incertitude plane sur ce texte. A présent, la très attendue réunion de la commission mixte maroco-européenne, préalable à l'entrée en vigueur du texte, aura lieu finalement le mercredi 3 septembre et se déroulera en deux parties. Une première consacrée aux points techniques toujours en suspens et une deuxième rencontre, qui s'étalera sur deux jours, à savoir les 4 et 5 septembre, et réunira les représentants du Maroc et leurs homologues de Bruxelles. Mais comme le confie cette source proche des armateurs espagnols, le texte aurait pu être appliqué sans l'obligation de la tenue de cette réunion de travail. C'est du moins la conviction de la filière espagnole. Parmi les points en suspens lesquels seront abordés durant la rencontre, le nombre des marins marocains embarqués à bord des embarcations communautaires, le système d'éclairage nocturne utilisé par les bateaux dans les pêcheries nationales pour attirer les bancs de poissons, ou encore le débarquement des captures dans les ports du royaume. Rappelons que le voisin ibérique est bénéficiaire de 98 licences sur un total de 126.