Le gouvernement espagnol a autorisé le groupe pétrolier Repsol à entamer des prospections au large des Iles Canaries, à proximité des dernières explorations infructueuses menées par le Maroc. Le groupe pétrolier espagnol Repsol respire ! Le gouvernement espagnol, à travers le ministère de l'Industrie, de l'Energie et du Tourisme a autorisé la filiale Repsol Investigations Pétrolières à entamer des prospections face aux côtes de Lanzarote et de Fuerteventura, à un jet de pierre des eaux marocaines. L'autorisation est accordée à un consortium constitué de la filiale de Repsol (50%), Woodside Energy Iberia, (30%) et RWE DEA AG 20%, une entreprise d'exploration pétrolière allemande. Avant de démarrer, Repsol doit contracter une police d'assurance de 40 millions d'euros et disposer d'une garantie de 20 millions d'euros pour faire face à toute éventuelle catastrophe provoquée par un débordement. Il s'agit d'une mesure préventive visant à rassurer la population canarienne hostile à quelconque activité pétrolière dans ses eaux. Toujours dans un souci de sécuriser les activités de l'opérateur en mer, Repsol est appelé à mettre fin, d'une manière immédiate, à son activité en cas de menaces pour les personnes ou l'écosystème maritime. Le groupe ibérique a prévu d'investir 260 millions d'euros pour mener les prospections dans les eaux canariennes. De fait, Repsol a tiré des leçons des infructueuses explorations menées par Cairn Energy dans la zone marocaine avoisinante. L'opérateur ibérique ne compte pas perdre son temps, ni son argent, à sonder des gisements peu porteurs mais se limitera à deux puits. Mais Madrid est convaincu qu'une manne importante git sous les abysses et qu'il vaut mieux se dépêcher avant que le Maroc y mette la main dessus. D'ailleurs, pour faire taire les voix contraires à l'activité pétrolière, ses partisans estiment que, tout compte fait, la biodiversité sera toujours menacée si le Maroc vient à exploiter ses gisements, pointant du doigt les lacunes du royaume en matière de sécurité environnementale. Respol ne peut pas se targuer non plus de dominer ce processus. Car comme l'a souligné le rapport élaboré par Reposl sur l'impact des prospections près des Canaries, le littoral marocain est sérieusement menacé en cas de fuite. Le document estime qu'en cas de fuite, 3000 barils seront déversés chaque jour. Trois jours seulement suffiront pour que cette marée noire atteigne les côtes nationales, de l'aveu même de Respol. Or, si le président des Iles Canaries, Paulino Rivero, n'a pas hésité à demander des garanties au Maroc, quand ce dernier menait des prospections dans cette zone, le gouvernement marocain n'a formulé aucune requête officielle pour s'enquérir des mesures de sécurité dans cette zone, vu la menace qui plane sur le littoral national.