Le smig et Benkirane, c'est toute une histoire. Le chef de gouvernement avait promis lors des élections de 2011 de porter le salaire minimum à 3.000 dirhams. Aujourd'hui, c'est chose faite, du moins dans le secteur public. Ce fait est différemment interprété. Les syndicats se gargarisent de leur légendaire refus, prétextant que ce n'est pas assez! L'opposition crie à la manipulation «des forces ouvrières» pour des raisons électoralistes! Et la majorité jubile pour cet «exploit» ! De fait, les premiers qui devraient sauter de joie sont les syndicats en mal de crédibilité et qui arrivent quand même à arracher cette fameuse augmentation à laquelle l'Exécutif avait longtemps résisté. Quant à l'opposition, voir en chaque réforme ou amélioration du niveau de vie une manœuvre électoraliste relève tout simplement de la schizophrénie ! Ce sont justement ces mesures que revendiquait cette même opposition, qui accusait le gouvernement de n'avoir pas tenu ses engagements vis-à-vis des électeurs et taxait Benkirane de menteur ! Il faut bien savoir ce que l'on veut. Enfin, l'Exécutif n'a pas à exhiber cette augmentation comme une délivrance des démunis, pour différentes raisons. Pragmatisme oblige, il faut savoir que les finances publiques ne supportent pas une telle mesure. La masse salariale est déjà au seuil de 120 MMDH, avec un taux très élevé de 11% du PIB, contre une norme aux alentours de 8%. Et puis quand le Smig public est supérieur à celui du privé, comme c'est le cas aujourd'hui, c'est une incitation à privilégier l'emploi dans le public par rapport au privé et c'est tout le contraire du discours de Benkirane. Enigmatique !