Au moment où Benkirane est taxé de populisme, l'opposition excelle dans une démagogie à la limite de la schizophrénie. Comment expliquer que des partis -et non des moindres, à savoir l'USFP et le RNI- plaident pour l'application d'une mesure anticonstitutionnelle, en demandant à l'Exécutif de recruter des diplômés sans concours, sous prétexte de continuité de l'Etat ? Comment peuvent-ils plébisciter la taxe sur la fortune, qu'ils ont combattue, il y a moins d'une année ? Comment peuvent-ils demander au cabinet Benkirane d'ouvrir des enquêtes sur des crimes commis il y a un demi-siècle, alors qu'ils avaient le portefeuille de la Justice pendant une dizaine d'années ? Comment peuvent-ils revendiquer la lutte contre l'économie de rente et crier au scandale, quand le gouvernement publie des listes de bénéficiaires de rentes ? Si l'Exécutif hésite, à tort, à faire valoir ses prérogatives constitutionnelles, au risque de décevoir ceux qui l'ont porté au pouvoir, l'opposition, quant à elle, peine à marquer de son empreinte l'action politique. À la veille des communales, cette échéance très attendue, certains partis, y compris de la majorité, paraissent plus que jamais déstabilisés. D'ailleurs, personne ne comprend le double langage du PPS, dont le discours à l'égard du gouvernement est parfois plus virulent que celui de l'opposition ! Et l'Istiqlal, qui n'hésite pas à demander des décisions, certes populaires, mais anticonstitutionnelles. Le PJD n'est pas en reste ! Sa volte-face concernant l'impôt sur la fortune en dit long sur la distance entre le discours électoraliste et la réalité. Le champ politique a besoin de cohérence et de clarté. Il y va de la stabilité de l'économie du pays et de l'enracinement de l'exercice démocratique.