Une cause et une passion bien précises sont à l'origine d'un projet. Ce projet voit le jour en 2010 et a pour but de de promouvoir les droits de l'Homme par le biais du cinéma, comme pour faire passer le message en douceur. «Un groupe de jeunes, conscients du rôle de la culture dans le changement des mentalités, a créé en 2010 l'ARMCDH qui a pour objectif de promouvoir les droits de l'Homme via le cinéma. Le cinéma, longtemps délaissé par les associations des droits de l'Homme, constitue un puissant vecteur d'expression, de réflexion critique et d'éducation, à opposer à tous ceux qui veulent brider la liberté de penser et la revendication des droits universels par le citoyen», explique Faty Badi, animatrice de talent et chroniqueuse pour Culture Pop à Radio 2m et «Nikach 2.0» sur 2M TV, n'a pas oublié sa passion pour le cinéma quand elle a décidé de créer l'association avec son acolyte Fadoua Maroub, chef du département Communication au CNDH. «L'ARMCDH est au Maroc la première association à s'être donnée pour mission la promotion des droits de l'Homme via le cinéma. Elle a accueilli, pour les débats, des cinéastes, des artistes mais aussi des personnalités militantes et expertes dans le domaine des droits de l'Homme», continue la cinéphile militante qui participe à la création de plusieurs rendez-vous à l'image des «Jeudis du cinéma et des droits de l'Homme (JCDH)», projection d'un film suivie d'un débat sur une question relative aux droits de l'Homme, en partenariat avec le Centre cinématographique marocain et le Conseil national des droits de l'Homme. Il y a également la Nuit blanche du cinéma et des droits de l'Homme, veillée de projections de films autour d'un thème précis. Ce rendez-vous a lieu au mois de juin sur l'esplanade de la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc à Rabat, avec une table ronde à laquelle prennent par des cinéastes et des personnalités spécialistes du thème choisi. Mais l'association ne s'arrête pas là et ne se limite pas au Maroc puisqu'elle crée les Rencontres méditerranéennes du cinéma et des droits de l'Homme. «Notre défi majeur est de construire une nouvelle génération de militants pour les droits humains en les sensibilisant à ces questions. Nous avons relevé le pari de programmer documentaires, fictions et films d'auteurs qui, tous, drainent un public très intéressé et très averti. Et cela peut vous surprendre comment le Marocain est passionné de cinéma, encore plus lorsqu'il peut s'exprimer et donner son opinion après les films», confie la co-fondatrice de l'association qui met un point d'honneur à trier sur le volet les films sélectionnés. L'on retrouve parmi ces derniers Road to Kaboul de Brahim Chkiri, Les chevaux de Dieu et My land de Nabil Ayouch ou encore Mort à vendre de Faouzi Bensaidi , et l'association est aidée par d'autres, telles que GADEM ou Womenchoufouch, pour le choix. «La programmation concerne tous les genres cinématographiques: documentaires et fictions sur des questions des droits de l'Homme universellement reconnus. Il est aussi question de se mettre au diapason de l'actualité locale ou mondiale, lorsque des thématiques relatives à la justice, à la violence ou encore à la démocratie sont de mise». De l'actualité accompagnée de la prise de parole, de débats animés et surtout de la volonté de participer au développement de la culture du cinéma dans un pays où les salles ferment les unes après les autres, voilà ce que propose l'ARMCDH à travers ses «Jeudis du cinéma et des droits de l'Homme», avec des sujets qui touchent comme «l'éducation, le harcèlement sexuel, le droit au développement, la violence contre les femmes, l'immigration». Un rendez-vous proposé au cinéma 7e art à Rabat depuis septembre 2011, le dernier jeudi de chaque mois. «Pour cette année, nous comptons mettre en place des masters class cinéma, mais aussi organiser des rendez-vous cinématographiques pour les enfants afin de les sensibiliser très tôt à l'image et aux droits humains». Commencer à la source pour inculquer les valeurs du 7e art et les causes humaines : voila une belle déclaration d'amour aux droits de l'homme, du citoyen... et du cinéma !