Barça, sacré champion d'Europe ! Au terme d'un match de haute qualité technique et de quatre belles réalisations, les Catalans ont brillé de mille feux et les Anglais ont été incapables d'égaler le niveau imposé par Guardiola, Messi et consorts. Les toutes premières minutes du match étaient plutôt en faveur des Anglais, plus engagés, plus entreprenants et, de surcroît, plus menaçants, mais sans pouvoir sérieusement inquiéter les buts de Valdés. Barcelone, favorite, allait asseoir sa domination sur les débats, et rapidement, l'équipe catalane développait son jeu habituel, avec les mêmes mécanismes et les mêmes gestes techniques qui font de la monopolisation du ballon une force de frappe inestimable. Premier but de Pedro à la 27e minute, sur une lumineuse ouverture de Xavi. L'avantage est plus que mérité, et on assiste à une finale qui devrait logiquement être marquée du sceau de l'excellence barcelonaise, avant que Rooney n'égalise et que le match ne soit relancé. Mais c'est l'équipe de Guardiola qui allait reprendre le dessus. Peu de temps s'écoule après l'entame de la deuxième mi-temps, et c'est l'homme du match, le génie argentin Messi, qui, d'une frappe réclamant haut et fort la Coupe européenne, mystifie Van Der Saar et rapproche les siens de la victoire. Ce but en dit long sur la détermination et l'étendue du talent de l'homme. «Je me sens privilégié d'avoir de tels joueurs», dira Pep après le match, lui qui, durant ses trois ans de règne sur le banc de touche de Barcelone, orchestre l'équipe qui a séduit toute la planète foot, et ne compte certainement pas en rester-là. L'apothéose, portera la signature de David Villa. Le sort du match est scellé, même si on garde dans les annales le fantastique retour, de cette même équipe de Manchester lors de la finale contre le Bayern en 1999. Ce genre de mission n'était pas évident face à l'adversaire de samedi. On avait bel et bien la confirmation de toute l'efficacité et de la maîtrise barcelonaises, et le champion d'Angleterre ne reviendra jamais dans le match. Entre la finale de Rome et celle de Londres, il y a donc une différence majeure, la confirmation par le talent et la clôture d'une saison exceptionnelle pour les deux équipes, championnes nationales à la recherche de la Coupe aux grandes oreilles. Cette finale à tenu toutes ses promesses, une agréable soirée de football de haut niveau, de l'aveu de Guardiola même: «Je trouve qu'on a bien mieux joué qu'il y a deux ans. La manière dont nous avons gagné, c'est la chose dont je suis le plus fier». Au sifflet final, c'est une autre occasion manquée pour Manchester et le sir Alex Fergusson, et une jubilation extrême pour les joueurs et l'entraîneur de Barcelone, champions pour la deuxième fois en trois ans. Le gratin du football mondial tout comme les néophytes seront forcément d'accord : ce Barça est quasiment imbattable, d'autant plus que la manière y était, et que la victoire a été conquise avec beaucoup d'élégance. Une surprise de taille, au moment de soulèver de la Coupe, c'est Abidal, revenu après sa tumeur au foie, qui la brandit. Toute la philosophie du jeu du Barça est ainsi symbolisée. Un FC Barcelone plus que fidèle à son credo, «plus qu'un club».