Pour une bonne nouvelle, c'est une bonne nouvelle. Les petites entreprises sont mise en avant et l'informel sera enfin intégré dans l'économie. C'est en substance la première lecture qui peut être faite de la création du ministère délégué en charge de la Petite entreprise et de l'intégration de l'informel, chapeauté par Mamoun Bouhadhoud. C'est également la lecture qui a été faite par le chef de gouvernement Abdelillah Benkirane au lendemain de la nomination du nouveau gouvernement, expliquant que «la démarche qui consiste à nommer un ministre délégué au ministère de l'Industrie du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique vise à éviter qu'il n'y ait des parents pauvres dans les différentes stratégies nationales mises en place». Cette déclaration vient donc rassurer le tissu entrepreneurial PME et TPE qui ne voyait pas le bout du tunnel ou plus concrètement l'émergence d'une réelle stratégie adaptée à leurs besoins spécifiques. De plus, l'intitulé «intégration de l'informel» vient rassurer non seulement les petites et moyennes structures, mais aussi l'ensemble du patronat qui n'avait eu de cesse, ces dernières années, de dénoncer l'absence d'une approche globale qui viserait à éradiquer l'informel et à faire en sorte que ce dernier participe à la croissance économique du pays. «Du pain sur la planche!» C'est le cas de le dire: au regard de ces enjeux, cruciaux pour l'économie nationale, Mamoun Bouhadhoud a du pain sur la planche. Faire émerger de nouvelles stratégies nationales qui s'adressent directement aux TPME devra être un de ses premiers chevaux de bataille. En capitalisant sur les acquis des différentes stratégies mises en place jusque-là, le nouveau ministre devra d'abord lancer un travail de concertation avec les différents acteurs économiques, notamment le patronat. Dans ce contexte, le message de l'Exécutif se veut assez clair: le dialogue public-privé sera assuré avec un ministre dont tout le cahier des charges consiste à assurer cette fonction clé pour l'avenir économique du pays. En ce qui concerne l'informel, ce sera l'occasion de mettre en place, pour la première fois au Maroc, une stratégie nationale de lutte contre l'informel. Voilà un dossier épineux qui devra être pris en charge par le benjamin du gouvernement qui devra aussi s'attaquer de front à une donnée, sociale avant toute chose. Il faut rappeler qu'au Maroc, l'économie informelle est estimée à environ 14% du PIB, pour un chiffre d'affaires de près de 280 MMDH. La réalité de cette économie paraît difficilement saisissable et recouvre des activités disparates, mais les enjeux économiques sont aujourd'hui pressants et il semble nécessaire d'aller au front.