Après les vacances, le gouvernement reprend du service. La tradition veut que le mois de septembre soit généralement consacré à la réactivation des dossiers restés en suspens pendant la période estivale. Cette année, dans un contexte jugé particulier, les attentes des chefs d'entreprises s'en trouvent amplifiées. Il faut d'ailleurs noter que la nomination d'un nouveau ministre des Finances par intérim -en la personne d'Aziz Akhannouch- est intervenue durant cette période de vacances. En attendant les rencontres qui devraient intervenir entre le patronat et celui-ci, les attentes des PME sont claires et amplifiées. L'ouverture des concertations entre le secteur privé et le ministre des Finances en vue de la préparation de la lettre de cadrage relative à la loi des finances 2014 devrait donc être l'occasion pour le patronat de rappeler un certain nombre de recommandations déjà formulées, auxquelles viendront s'ajouter d'autres propositions qui seront, elles, le résultat des travaux communs en cours. Il s'agit plus concrètement de la commission nationale qui planche essentiellement sur la problématique de financement des PME et qui regroupe le ministère de l'Economie et des finances, la CGEM, la Caisse centrale de garantie (CCG) et l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX). Cette dernière, rappelons-le, a pour mission de «diagnostiquer les dysfonctionnements en termes d'accompagnement financier des PME» dans un travail de fonds. Pour les observateurs, les recommandation qui devraient en découler devront directement intégrer le travail de préparation de la prochaine loi des finances qui devra prendre en compte l'impact des politiques publiques sur le financement des petites et moyennes entreprises. À ce chantier s'ajoute celui déjà mené par la CCG et qui devrait officiellement prendre sa vitesse de croisière dès cette rentrée. Ce dernier a pour objectif de soutenir les petites et moyennes entreprises dans leurs stratégies à l'export afin de leur permettre de financer leurs opérations d'exportation vers les différents marchés prometteurs, avec une attention particulière portée sur le marché africain. Cette réactivation de chantiers restée en suspens est prévue pour les prochaines semaines, mais il n'y a pas de réelle visibilité ou d'échéancier pour son application. Enjeux de l'heure Cette rentrée est notamment marquée par des indicateurs économiques qui dénotent d'une situation globalement morose. Les derniers chiffres communiqués par la Banque centrale témoignent d'une situation difficile pour différents secteurs, notamment le secteur industriel qui a vu ces derniers mois le niveau de sa production et de ses exportation chuter, sans oublier le contexte économique national et international qui continue à peser lourd sur le niveau des activités des PME. Dans ce cadre, un manque de visibilité ne pourrait, selon les observateurs, que compliquer une situation déjà complexe pour le secteur privé. L'attente de la constitution d'un nouveau gouvernement pour entamer effectivement la relance des différents chantiers (très attendus par le tissu entrepreneurial) est générale. Le texte de cadrage de la prochaine loi des finances devrait vraisemblablement donner le ton de la feuille de route gouvernementale pour opérer une sortie de crise dans les plus brefs délais. Les enjeux économiques nationaux en dépendent, la viabilité de certaines entreprises aussi.