Dans une localité calme et paisible de Haute-Savoie, à quelques kilomètres de Genève, en Rhône-Alpes, se tient un festival dédié aux 6 cordes qui ne fait pas les choses à moitié. En effet, des mélomanes et des rockeurs de partout sont venus participer à une programmation impressionnante dans une ambiance presque intimiste et familiale mais avec l'esprit rock'n roll du stade, en plein air. À Saint Julien en Genevois, le calme des montagnes a laissé place au bruit tout en distorsion des guitares électriques, et ce sera le new-yorkais Popa Chubby qui ouvrira le bal samedi avec son quintet de blues rock, lequel ne lésine pas sur les touches soul, jazz, rock ou rap, le tout pour donner une musique dopée pour le bonheur des oreilles et avec un charisme sur scène qui impressionnera de générosité. Sans transition, Vicente Amigo et ses musiciens ont pris les commandes ! En effet, comment parler de guitare sans penser à la flamenca ? L'artiste est allé à Londres pour enregistrer son septième album «Tierra», sorti en mars dernier avec des musiciens de Dire Straits (Guy Fletcher), de Mark Knopfler et de Capercaillie, et livrer au public de Saint Julien un spectacle d'une richesse exceptionnelle dans lequel les notes flamencas s'accordent naturellement avec des musiques provenant d'autres cultures. Le tout pour revenir à une culture bien rock avec le guitariste du groupe mythique Deep Purple : Steve Morse, qui prend possession de la scène chapiteau pour une jam dont les mélomanes se souviendront. En effet, ce rendez-vous de partage, où des artistes prennent possession de la scène et improvisent avec d'autres musiciens connus ou moins connus, est très attendu. C'est un moment de partage inédit. De scènes en scènes, le public connaisseur ou curieux parcourt les programmes et a du mal à se décider. Sur la scène Magic Mirrors, un rendez-vous plus soul et sensuel attendait les festivaliers avec la voix chaude de Betty Lavette dont le timbre blues d'antan fait plaisir à entendre. Celle qui a raflé 5 nominations aux Blues Music Awards a fait le bonheur des années 60 avec des tournées avec le grand Otis Reading. Elle donne ainsi à «Guitare en scène» un air de la belle époque où la musique touchait le cœur de plein fouet, avec cette douleur joyeuse dans la voix. C'est ainsi que le festival continu dans une ambiance t-shirts et bermudas à l'instar de cette image associée aux motards à laquelle le festival renvoie. La septième édition, comme les précédentes, rassemble une majorité de quarantenaires même si beaucoup de jeunes ont fait le déplacement pour découvrir ou redécouvrir ces virtuoses de la guitare, à l'image de Biréli Lagrène. Considéré comme un monstre de la guitare manouche, il est le digne successeur de noms tels que Django Reinhardt, Jaco Pastorius, Benny Goodman, Dizzy Gillespie, Benny Carter ou encore Al Di Meola ! Du swing et des notes improbables étaient au rendez-vous et au service d'un débat de virtuosité en direct. Les têtes d'affiche se suivent et ne ressemblent pas à Saint Julien comme Chris Spedding, Robert Cray, Brian May (Queen) et Mark Knopfler (Dire Straits) et avec deux groupes mythiques : Foreigner et Uriah Heep ! Une belle brochette rock qui sera contrebalancée par des choses moins électroniques, à l'image d'une série d'orchestres afin de contenter toutes les oreilles ! Des concerts qui affichent complets, une avalanche de stars et une ambiance de feu pour faire trembler les calmes montagnes de Haute-Savoie...