Cinq ans! C'est le temps qu'il aura fallu pour finaliser la privatisation des filiales de Cosumar. Le dernier bulletin officiel, daté du 3 juin, vient de valider la cession à la filiale sucrière de l'ONA des dernières participations de l'Etat dans les sociétés Surac (Sucrerie raffinerie de cannes), Sunabel (Sucrerie nationale de betterave du Gharb et du Loukkos), Suta (Sucrerie raffinerie du Tadla) et Sucrafor (Sucrerie raffinerie de l'Oriental). Le montant de la transaction initiale, qui avait eu lieu en avril 2005, avait été de 1,3 milliard de DH. Mais pourquoi avoir attendu jusqu'à 2010 pour clore définitivement l'opération? Pour répondre à cette question, Mohamed Fikrat, PDG de Cosumar, est toutefois resté injoignable. Néanmoins, selon les analyses d'un spécialiste du marché, «L'Etat a préféré garder un œil sur ces sociétés le temps d'une période de transition. Se maintenir dans leurs conseils d'administration était le meilleur moyen de s'assurer de la bonne exécution des engagements initiaux». La transition étant révolue, le reliquat des participations passe donc sous la houlette de Cosumar, à raison de 5% pour Surac, 3,45% pour Suta, 4,62% pour Sunabel et 3,45% pour Sucrafor. Le processus de privatisation du secteur sucrier a pris du temps, d'autant plus que les sucreries nationales ont été retenues sur la liste des entreprises privatisables depuis 1990. À cet égard, plusieurs tentatives de cession ont eu lieu, sans aboutir. En 2005, Cosumar avait été choisie parmi plusieurs groupes internationaux, vu qu'elle avait fait la meilleure proposition, aussi bien en termes de prix qu'en termes de projet industriel et agricole, sans oublier la préservation des acquis sociaux. «C'est en partie pour y veiller que l'Etat ne s'est pas désengagé en une seule fois de ces entreprises», souligne notre spécialiste. Pour rappel, Surac est constituée de trois unités industrielles : Mechraâ Bel Ksiri, qui existe depuis 1975, Ksibia, créée en 1981 et Laâouamra, mise en service en 1984. S'agissant de Suta, elle possède une capacité de transformation de 6.800 tonnes de betteraves par jour. Quant à Sunabel, elle est formée de trois unités de production : Sidi Allal Tazi et Mechraâ Bel Ksiri, qui existent depuis 1968 et Ksar El Kébir, créée en 1978. Enfin, Sucrafor est l'unique sucrerie créée en 1972 dans la région de l'Oriental. Les quatre sociétés représentent respectivement 9,9%, 7,2%, 9,9% et 2,9% de la production nationale