Dégradation du couvert forestier, destruction des cultures vivrières et éclatement de conflits entre agriculteurs et transhumants. Ces mouvements pastoraux affectent les réserves de pâturage dans les zones de l'arganier en raison de l'amenuisement des espaces pastoraux, de l'accroissement des troupeaux et du développement des moyens logistiques des transhumants. Ce changement de cap impose une nouvelle approche pour maintenir un élevage adapté aux ressources naturelles et hydriques. Les résultats d'une étude menée par le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime ont été dévoilés lors d'une journée d'étude organisée récemment à Agadir au nouveau du siège de la Chambre régionale de l'agriculture du Souss-Massa-Drâa. Selon l'étude en question, la transhumance dans les zones de l'arganier entraîne des pertes de l'ordre de 600 MDH par an en termes de pâturage, en cas de mauvaise saison. Cette exploitation irrationnelle provoque des dégâts aussi bien matériels qu'écologiques, d'où la nécessité d'encadrer cette activité en déficit de structuration. Trois axes ont été ainsi mis en place pour remédier à cela. Le premier consiste à développer la filière et à créer des aires protégées de pâturage dans la région du Souss-Massa-Drâa et de Guelmim-Es Smara d'une superficie globale de 14,8 millions d'hectares. Le second volet porte sur la réglementation du pastoralisme et du nomadisme par la création d'une charte dédiée à chaque région. Le dernier axe concerne, lui, le marquage progressif du bétail, le regroupement des éleveurs en coopératives et l'organisation du mouvement pastoral et passe par l'octroi de licences de mobilité sur la base de certificats sanitaires. Pour ce faire, l'étude préconise la création d'un comité d'organisation des éleveurs transhumants et des ayants droit qui ont adhéré à un conseil d'arbitrage et de médiation. L'objectif est de créer un Conseil national de pâturage transhumant décliné au niveau provincial. Une convention relative à la maîtrise et à la régulation des populations de sanglier a été signée en marge de cette journée entre le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime, le Haut commissariat aux eaux et forêts, la Fédération royale marocaine de chasse et la Chambre régionale de l'agriculture. L'objectif est de lutter contre la prolifération du sanglier dans la région, qui cause des dégâts sur les cultures vivrières des agriculteurs. Un comité de coordination sera constitué pour harmoniser les efforts dans le cadre d'un plan d'action décliné au niveau des provinces.