L'édition 2013 du Marrakech du rire (MDR), qui se déroule du 5 au 9 juin, semble moins «croustillante» que les précédentes. Celles-ci avaient, en effet, accueilli Omar et Fred, Gad Elmaleh, Florence Foresti, Patrick Timsit, Elie Semoun, Abdelkader Secteur etc...Mais cette année, le menu est «maigre» et paraît à bout de souffle. S'il y a quelques talents prometteurs (Malik Bentalha, Ekko, Patrice Thibaud, Youssef Ksiyer etc...) on ne pas dire que les grosses pointures du rire sont au rendez-vous. Pourtant, la page facebook du MDR annonce Anthony Kavanagh, Jonathan Lambert, Audrey Lamy ou encore Michaël Youn ainsi qu'une masterclass de qualité avec Oscar Sisto. Apparemment, ils ne seront pas là. Mais des sportifs de renom sauveront peut-être l'honneur du MDR. De fait, un match caritatif est prévu le 7 juin. Eric Abidal, Hatem Ben Arfa, Claude Makelele, Noureddine Naybet, Marcel Desailly, André-Pierre Gignac, Youssef et Moustapha Hadji seront opposés à Jamel Debbouze, Malik Bentalha, DJ Abdel, Ary Abittan, Hassan El Fad, Cheb Bilal, Rachid Badouri et Amel Bent. Mais tout ce beau monde n'aura pas le privilège de faire la Une des magazines et des journaux de la presse nationale. Puisque qu'il n'y a pas de prise en charge pour la presse nationale. De plus, un communiqué du MDR adressé aux rédactions demande «de bien vouloir prendre en compte que malheureusement aucune demande d'interview n'est recevable. Pour cette édition, les interviews ont été réservées exclusivement aux partenaires». Quels partenaires ? Les artistes seront donc cantonnés à apparaitre sur la Une de l'intranet Inwi ou de se voir accorder une double page dans le journal interne de la Banque Populaire ? Bien évidemment, il s'agit de la presse partenaire, mais cela reste tout de même malheureux que la culture soit réduite à une histoire de contrats, d'argent, d'échanges de bons procédés ou de logos sur une affiche. Le Marrakech du rire a donc créé des frontières entre les artistes et le public marocain, avec des demandes d'interviews plus difficiles à obtenir qu'une demande de visa. La rencontre avec les artistes, la fluidité entre l'humain et la visibilité de cette nouvelle scène émergente ne se fera pas cette année, pourquoi ? La presse marocaine ne serait-elle pas assez bonne pour les artistes internationaux ? Jamel Debbouze n'aime-t-il pas la presse marocaine, elle qui l'a accompagné depuis ses premiers pas sur scène? ? Serait-il au courant de tout ce qui se trame ou seraient-ce les faits de la production et de l'organisation ? Autant de questionnements qui demeurent sans réponse. Dommage pour ceux qui demandaient uniquement à faire leur travail dans des conditions «nobles» parce que si tout ceci est une question de budget, comment expliquer que les petits festivals marocains sont plus généreux ? Comment des événements comme le Remp'Art d'Azemmour, qui n'a rien pour vivre ou un Printemps des Alizés qui a du mal à arrondir la fin de l'évènement arrivent à prendre en charge la presse, ne serait-ce qu'au niveau du transport ou de l'hébergement ? Ceci n'a rien à voir avec l'argent. Il s'agit d'un problème de transparence et d'honnêteté culturelle. Finalement, l'événement du rire qui devait nous couper le souffle, se contente cette année d'être à bout de souffle. Rira bien celui qui ne rira pas cette année, à Marrakech !