La réticence des promoteurs immobiliers vis-à-vis des projets de logement dédiés à la classe moyenne a suscité la polémique. En effet, comme nous l'avions déjà annoncé dans notre édition du jeudi, le logement de la classe moyenne n'est pas près de voir le bout du tunnel. En réagissant à ce propos, Nabil Benabdellah, le ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, a reconnu, dans une déclaration à la rédaction des inspirations ECO, que son département ne peut résoudre le problème de la classe moyenne en 6 mois. Dans le même sillage. «Le projet est encore récent. Il a été lancé dans le cadre de la loi des finances de l'année 2013. Donc, il n'a que moins de 6 mois d'existence sur le papier. D'autres projets ont nécessité du temps avant de se concrétiser sur le terrain», poursuit le ministre. Il s'agit en effet du projet du logement social qui a été lancé depuis 2004 et qui a nécessité 6 ans pour enfin trouver une voie de démarrage, d'après le ministre. L'essentiel, pour lui, est de faire passer la décision politique et économique en respectant ses engagements : «Nous avons réussi à faire passer la décision dans le cadre de la loi de finances de l'année précédente», rappelle le ministre. Malheureusement, les promoteurs n'ont pas suivi. Ces derniers souhaitent obtenir des avantages fiscaux en avançant que le prix du mètre carré est élevé. Pour eux, ces projets ne sont pas rentables. «Personne n'y trouve son compte», peut-on entendre du côté des professionnels. Ils reprochent au gouvernement le fait de n'avoir pas pris en considération leurs doléances lors de la préparation de l'ancienne loi de finances. En revanche, le gouvernement a mis en place des avantages fiscaux en faveur des acquéreurs qui peuvent bénéficier notamment d'une aide frontale correspondant au montant de la TVA. Pour relancer le démarrage du projet, des négociations ont récemment eu lieu entre les différentes parties. Après ces réunions, les professionnels, selon le département de tutelle, ont accepté «d'adopter une position favorable à l'égard des projets de logement de la classe moyenne, mais à deux conditions». Il s'agit d'un côté de mettre à la disposition des opérateurs un foncier public. De plus l'Etat doit leur permettre, dans le cadre des cahiers de charges, d'avoir la possibilité de bâtir en hauteur. De leur côté, les professionnels privés disent qu'ils sont en train d'étudier les propositions faites par le gouvernent pour le développement du logement dédié à la classe moyenne. Pour sa part, l'opérateur étatique du secteur, Al Omrane travaille actuellement sur deux volets. Le premier consiste à trouver des terrains pour la réalisation de ses projets destinés à la classe moyenne, alors que le second vise à mettre à la disposition des promoteurs, dans le cadre du partenariat public-privé, des parts du domaine foncier. Pour rappel, le logement dédié à la classe moyenne a fait l'objet d'une convention entre l'Etat et les promoteurs immobiliers, portant sur la réalisation de 200 logements sur 5 ans, au prix de 6.000 DH HT/m2, soit 480.000 DH HT pour un logement de 80 m2.