Les professionnels tablent sur l'ouverture de nouvelles zones d'urbanisation ou la surélévation des étages pour développer leurs offres. La Fédération Nationale des Promoteurs Immobiliers (FNPI) revient à la charge en soumettant au gouvernement une proposition spécifique à la classe moyenne. Les professionnels avaient déjà voulu, dans le cadre de la loi de Finances 2012, introduire une offre, mais elle a été refusée. Ils la reconduisent cette année pour pouvoir l'intégrer dans la loi de Finances 2013. La fédération propose que l'Etat, à l'image de l'expérience de logement social, signe des conventions avec les promoteurs pour réaliser, sur une période de cinq années, un minimum de 200 appartements (par promoteur) de 80m2 (contre 100 m2 proposé l'an dernier) à 480 000 DH hors taxe, soit à 6000 DH HT/m2. Pour faire aboutir ces projets, la Fédération met en avant l'aide que recevraient les acheteurs, équivalent au montant de la TVA. Le promoteur, lui, bénéficierait d'incitations convenues d'un commun accord avec le gouvernement. Selon nos informations, il pourrait s'agir, à priori, de revenir à l'extension des mêmes avantages accordés aux promoteurs dans le cadre du dispositif de la loi de Finances 2010. En d'autres termes, cela voudrait dire que les professionnels bénéficieraient d'une exonération, pour l'ensemble de leurs actes, activités et revenus afférents à la réalisation de ces programmes, des impôts et taxes comme l'Impôt sur les Sociétés (IS), l'Impôt sur les Revenus (IR), les droits d'enregistrement et timbres, la taxe spéciale sur le ciment... Dans la conjoncture actuelle, et compte tenu des déficits des finances publiques, il serait difficile d'imaginer l'obtention d'un accord sur ces différents volets. La profession, elle, reste bien évidemment disposée à se lancer dans ces nouveaux produits. Le foncier, un problème « Un grand nombre de promoteurs immobiliers opérant dans différentes régions et de tailles diverses, petite, moyenne et grande seraient prêts à investir dans ce genre de nouveaux produits. Le marché existe dans toutes les villes où la classe moyenne est présente. Plusieurs projets peuvent voir le jour simultanément dans toutes les villes où le potentiel de production existe », explique Iqbal Kettani, directeur délégué de la FNPI. Mais il y a un hic. Il s'agit bien évidemment de trouver le foncier nécessaire pour construire ces logements et à ces niveaux de prix. « Il est entendu que le promoteur immobilier qui investira dans ce nouveau produit devra acquérir le foncier nécessaire. A noter que les plans d'aménagement en cours de réalisation ouvriraient certainement de nouvelles zones d'urbanisation pour ce nouveau produit », admet Kettani. Ces logements seront-ils alors construits dans des zones périphériques, loin des centres-villes ? «Réaliser ces projets dans le centre ville est tout à fait possible tant que le foncier est disponible et reste à un prix abordable », précise le directeur délégué de la FNPI. Encore faut-il que ce rapport soit trouvé. Pour les responsables de la fédération, l'une des solutions pourraient provenir de projets à la verticalité, notamment par la surélévation des étages. « Et dans le cadre de la rénovation urbaine, il est possible de récupérer du foncier sous exploité, y compris dans les centres des agglomérations urbaines», ajoute Kettani. Pour certains observateurs, si les promoteurs défendent ce projet, c'est qu'ils y verraient un meilleur gain que dans un projet de logements sociaux. D'ailleurs, rien n'exclurait que la péréquation qui avait été trouvée dans les programmes de ces logements (avec le foncier d'Al Omrane) soit à l'occasion modifiée. Les promoteurs ne vont-ils pas réaliser alors de plus en plus de logements pour la classe moyenne au détriment du social sachant qu'ils pourraient avoir les mêmes avantages pour des prix de vente deux fois plus importants? Mais les professionnels, eux, pensent qu'il est encore trop tôt pour évoquer ce genre de détails ou bien même les modalités de ce type de projet (marges…). Il faut d'abord que le gouvernement se prononce sur leur proposition, pour mettre ensuite (ou pas) sur les rails ces logements. Un GIE pour investir ? Ce nombre minimum proposé par la FNPI permettrait aux petits promoteurs ainsi que les promoteurs immobiliers de taille moyenne de pouvoir investir dans ce nouveau produit. «Sachant que les besoins dans les petites villes ne sont pas les mêmes que dans les grandes villes, ce nombre semble être à la portée de tous les promoteurs qui, même pour ceux de très petite taille, peuvent se rassembler en groupement d'intérêt économique pour pouvoir investir dans ce nouveau produit». 6.000 DH C'est le prix au m2 que devraient proposer les promoteurs pour les logements dédiés à la classe moyenne.