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Paris en ligne, les jeux sont faits
Publié dans Les ECO le 16 - 06 - 2010

«J'achète les Pays-Bas vainqueurs de la Coupe du monde ! ». Une réponse fuse : « À 9 contre 1 je donne ! » « À 8 je prends» «Yours ! ». C'est fait, mon collègue vient de parier contre son voisin d'en face sur les Pays-Bas. La cote qui a été négociée en moins de deux secondes est de 8 contre un. En cas de sacre final des «Oranjes» de Van Persie et de Robben, mon collègue empochera un gain de 8 fois sa mise. Dans le cas contraire, il la perdra totalement. D'autres demandes sont lancées, les cotes s'échangent, les noms d'oiseaux fusent : «l'Angleterre à 10 contre 1 ? Mais tu n'y connais rien, tu sais que le foot se joue à 11 ? ». Plus loin, un autre trader retient son fou rire. Il emploie des trésors de persuasion et va peut-être arriver à conclure un pari avec un des quelques amateurs exclusifs de rugby que compte la salle. Il va faire parier sa victime sur le Brésilien Ronaldinho comme meilleur buteur alors... qu'il n'est même pas sélectionné ! Comme en matière d'investissements, quand on ne connaît pas son marché, il vaut mieux s'abstenir de prendre position ! Et comme sur les marchés, avec le temps et l'activité des participants, les paris sont de plus en plus complexes. On n'est pas loin de créer des montages aussi alambiqués que pour la titrisation immobilière ou les subprimes. On parie sur le nombre de corners lors du match Argentine-Corée du Sud, sur le nombre de minutes avant l'arrivée du premier carton rouge de la compétition ou encore sur le spread (l'écart) entre le nombre total de buts encaissés entre le Honduras et la Corée du Nord. Au final, cette agitation est très drôle, et nous fait oublier quelque peu la crise en Europe, qui reste présente dans tous les esprits. Surtout, cela donne du piment lorsque l'on regarde un match apparemment sans intérêt, au risque de passer pour un attardé auprès de sa famille lorsque l'on bondit au 8e corner d'un match... On le voit bien, l'attraction des paris est importante, et beaucoup recherchent la montée d'adrénaline bien connue des amateurs de jeux de hasard. De tous temps et dans beaucoup de cultures, les gens ont parié sur toutes sortes de choses, des combats de chiens aux combats de boxe. Au sein de la salle des marchés, on reste loin des combats de coqs cubains. Tout est bon enfant, et les enjeux restent symboliques. Mais beaucoup moins symboliques sont les sommes engagées chaque jour dans le monde des paris sportifs en ligne, et encore moins symboliques sont les enjeux financiers colossaux que ce marché représente. Une simple visite à Londres est édifiante sur le sujet : il y a des bureaux de paris à tous les coins de rue. Les Anglais sont à l'évidence très joueurs, et ils parient sur tout : on trouve des cotes sur les élections, sur le cricket, sur les futurs éliminés du «Studio khamsa» local, sur Miss Gibraltar... Une vraie curiosité culturelle. En France, les sociétés privées de paris sportifs sont interdites. Les parieurs doivent officiellement se limiter aux casinos, à la loterie nationale et autres jeux proposés par la Française des jeux (FDJ), ou encore aux courses hippiques gérées par le PMU (Pari Mutuel Urbain). Ce monopole, aux recettes longtemps juteuses pour les comptes de l'Etat français, est menacé par de nombreuses sociétés offshore basées à Malte ou en Grande-Bretagne, soumises à des taxes beaucoup plus réduites. Depuis que la FDJ a commencé à proposer une offre de paris sportifs en 2002, elle n'a gagné que 5% de parts d'un marché évalué à un milliard d'euros. En effet, comment empêcher quiconque doté d'une connexion internet à haut débit et d'une carte bancaire d'ouvrir un compte de paris en ligne chez un opérateur basé à l'étranger ? La situation était devenue intenable... La législation était floue, les contrevenants difficiles à localiser et, surtout, ce sont des sommes de plus en plus importantes qui échappaient à l'impôt. L'arrivée de la Coupe du monde sud-africaine a précipité les choses, et un décret du gouvernement français paru le 8 juin a finalement ouvert à la concurrence les paris sportifs en ligne, trois jours seulement avant le début de la compétition. Cette décision est loin d'être anodine, car elle met fin à un monopole d'Etat qui durait depuis le XVIe siècle et un édit de François 1er. Depuis le décret, 17 licences ont été accordées à 11 opérateurs différents, dont les Autrichiens Bwin Interactive Entertainment et BetClic Entreprises, basés à Malte. Les licences de poker, un jeu qui passionne de plus en plus d'adeptes, seront accordées à la fin du mois.
Selon les projections, les revenus issus des paris sportifs en ligne en France pourraient doubler dans les trois prochaines années, du fait des nouvelles licences. Pourtant, cela ne garantit pas le jackpot pour les nouveaux acteurs du marché, loin s'en faut. En effet, la France est l'un des quelques pays qui ne taxent pas les revenus générés par les sociétés de paris, mais le montant total engagé. En tenant compte de cette particularité, le taux d'imposition des paris sportifs est de 8,8% en France contre 3,8% en Italie. Ceci, ajouté à une réglementation stricte des paris qui peuvent être engagés (à l'inverse bien sûr de ce que l'on peut voir en Grande-Bretagne), ainsi qu'à la présence du PMU et de la FDJ, rend la rentabilité de ce nouveau marché beaucoup plus aléatoire. Pourtant, les candidats continuent de se presser aux portes des paris français. La France reste un marché potentiellement très important, et ils espèrent surtout une plus grande libéralisation, notamment pour les jeux de hasard que l'on trouve habituellement dans les casinos. L'essentiel est probablement d'être présent au démarrage et de gagner en notoriété. En attendant, depuis le démarrage de la Coupe du monde, l'espace publicitaire à la télévision a complètement été envahi par les sociétés de paris sportifs. Et c'est presque aussi difficile à supporter que ces horripilantes «vuvuzelas», ces trompettes sud-africaines qui me vrillent littéralement les oreilles depuis plus d'une semaine.

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