Les carnets de commandes se portent bien et, même à Fès et à Tanger, l'optimisme est de mise. Une fois n'est pas coutume, les professionnels du tourisme ne se plaignent pas trop et annoncent une saison d'été plutôt intéressante. Ces prévisions concernent plus particulièrement les deux principales destinations que sont Marrakech et Agadir. Certains établissements de la capitale du Souss situés en bord de mer ont déjà un bon taux de réservation pour les mois de juillet et août prochain. Les patrons d'hôtels ne vous diront pas qu'ils ont déjà fait le plein, mais que «les réservations classiques émanant de l'étranger se portent bien». Un professionnel se hasarde même à pronostiquer pour Agadir un bon 15 % de plus par rapport à 2004, et que ce «trop plein» de la station balnéaire peut, par ricochet, profiter aussi à Marrakech. Mais, tient-il à préciser, «cela va se faire un peu au détriment des nationaux, surtout si le ministère persiste à programmer une nouvelle opération Kounouz biladi en pleine saison d'été, comme ce fut le cas l'année passée». A l'en croire, l'opération aurait plus de sens si elle était modulée selon les régions, en tenant compte de leur saisonnalité. Les touristes locaux risquent de passer au second plan Pour revenir à Marrakech, on se pose la question de savoir si cette destination vitrine du pays a besoin de récupérer les touristes qui ne trouveraient pas de place à Agadir. L'évolution des arrivées montre qu'elle est en train de rompre avec la saisonnalité, et comme le confirme Abdellatif Kabbaj, président de l'AIH (Association de l'industrie hôtelière), le mois d'août est désormais considéré comme haute saison à Marrakech. D'après lui, il faut tabler cet été sur une hausse des arrivées de 10 % à 15 %. L'explication est toute simple : «Plus on a de sièges d'avions, plus on a de touristes». Dans le nord, l'optimisme est aussi de rigueur si l'on en croit Mohamed Hitmi, président du CRT (Conseil régional du tourisme) de Tanger. Il précise au passage qu'une cinquantaine de TO français tiennent un forum dans la ville, entre le 24 et le 28 mai courant. La ville s'apprête par ailleurs à accueillir en septembre une très grande manifestation internationale, ce qui prolongera la saison d'été. Mais c'est sans aucun doute Fès qui est en train de battre tous les records de progression, et la crainte est de ne pas pouvoir satisfaire toute la demande en été. Selon Driss Faceh, le président du CRT de la ville, la capitale spirituelle est en train de battre tous les records de progression, avec une hausse de 40 % des arrivées en 2004 par rapport à 2003 et, pour les premiers mois de 2005, le taux de remplissage est, selon ses dires, «plus que correct». «En outre, la durée moyenne de séjour est passée de 1,7 à 2,3 nuitées entre 2003 et 2004. Fès se repositionne progressivement comme une destination de séjour», conclut-il .