Agadir respire enfin et Marrakech a connu un bon mois d'août. La plupart des destinations touristiques nationales ont tiré leur épingle du jeu durant la saison estivale. Certes, en termes de pourcentages, il n'était pas difficile de progresser après un été 2003 catastrophique, mais les effets d'une conjoncture plutôt favorable cette année, conjugués aux efforts consentis en matière de promotion et de prospection ainsi que les accords de partenariat signés avec des tour-opérateurs étrangers, commencent à donner leurs fruits. Déficit d'infrastructures dans le Nord Pour illustrer cette situation, un seul exemple suffit : à Agadir, destination considérée, il n'y a pas si longtemps, comme sinistrée, l'activité a bien repris dès juin, et juillet fut un excellent mois avec une progression de plus de 45 % du nombre de nuitées par rapport à juillet 2003 (500 000 nuitées, au lieu de 343 000). Sur les 7 premiers mois, les nuitées ont progressé de 18%, à 2 242 162. Août a été, de l'avis de tous les professionnels, encore meilleur à tel point qu'il était impossible de trouver un seul lit ni un seul appartement inoccupé durant les 2e et 3e semaines dudit mois. Selon un responsable du Conseil régional du tourisme (CRT) de la ville, il était difficile de répondre à la demande des nationaux dans la mesure où la totalité des lits était réservée par les TO étrangers bien à l'avance. Ce sont surtout les Français qui étaient présents en masse. Il y avait aussi les Espagnols, qui ont occupé le deuxième rang sur cette destination durant cette période, en raison notamment de l'ouverture de certaines lignes aériennes directes à partir de leur pays. On remarquera également l'émergence à Agadir du marché de l'Europe de l'Est, résultat des prospections des opérateurs touristiques gadiris. Le même phénomène s'est pratiquement produit, toutes proportions gardées, sur la côte nord puisque, selon le président du CRT de la région, Mohamed Hitmi, il était impossible de répondre à toute la demande, en particulier des nationaux, faute d'infrastructures hôtelières suffisantes et adaptées. «Mais, précise-il, rassurant, l'avenir est perçu avec optimisme car les investisseurs étrangers, en particulier espagnols, commencent à s'intéresser à la région». A Marrakech, si les statistiques officielles affichent pour juillet une progression des nuitées de 39 %, par rapport à juillet 2003 (de 231 840 à 321 775), la plupart des professionnels jugent que les résultats de la ville ont été mauvais durant ce mois. Ils s'accordaient néanmoins à dire qu'août permettrait de sauver la mise, notamment grâce à l'arrivée en masse des nationaux et des MRE. De janvier à juillet, les nuitées ont augmenté de 24% à 2 321 207. La plupart des autres destinations ont reçu plus de touristes que l'année passée. C'est le cas de Fès qui a bénéficié d'une promotion soutenue et d'ouverture de lignes aériennes nouvelles.