Le contrat-programme sectoriel est toujours stand-by Le secteur souffre d'un déficit de moyens financiers et du coût élevé du fret aérien. Le contrat-programme proposé par les industriels du cuir aux autorités est toujours en veilleuse. En attendant, dans une réunion tenue le 24 janvier à Rabat, les représentants de la Fédération des industries du cuir (Fedic), ont dressé un état des lieux de leur secteur qui, malgré un bon comportement au cours de 2004, souffre de multiples difficultés. Certes, l'activité demeure porteuse en raison de la disponibilité de la matière première et de l'existence d'une main-d'œuvre qualifiée. D'après les statistiques officielles, le secteur emploie 25 000 personnes mais, dans la réalité, le nombre d'emplois générés avoisine les 500 000. Par ailleurs, la Fedic souligne que, contrairement aux autres activités industrielles, l'industrie du cuir ne craint pas la concurrence des produits chinois. «Les industriels demeurent optimistes quant au devenir de cette industrie. Mais des mesures sont nécessaires pour soutenir son développement», assure-t-on. La mise à niveau est bloquée Il faut rappeler que la fédération s'est dotée l'an dernier d'un plan d'action sur trois ans, s'articulant autour de deux axes : la stratégie industrielle et la stratégie commerciale. Les actions seront concentrées sur la mise à niveau des entreprises, le développement d'une offre à forte valeur ajoutée et la consolidation des positions commerciales sur les marchés traditionnels ainsi que la conquête de nouveaux débouchés. En partenariat avec GTZ (un organisme allemand) et l'Agence nationale pour la petite et moyenne entreprise (ANPME), le Fedic a effectivement initié un programme de mise à niveau. Une douzaine d'entreprises ont été diagnostiquées et des business- plans élaborés. Cependant, la mise en œuvre est bloquée par le manque de moyens financiers. Ainsi, les industriels réclament des moyens de financement à la portée des PME. En outre, ils souhaitent une simplification des régimes en douane et déplorent le niveau élevé du fret aérien qui, disent-ils, «rend plus cher une paire de chaussures en provenance du Maroc qu'un produit asiatique similaire, alors que nous sommes à 14 km de l'Europe». Autre point discuté lors de la réunion du 24 janvier : les accords de libre-échange signés par le Maroc. «Notre pays devrait en tirer profit. Et pour le secteur du cuir, il est possible de développer une opération triangulaire en travaillant avec les producteurs européens de chaussures en vue d'exporter vers le marché américain. Les chausseurs européens pourraient se délocaliser chez nous si, bien sûr, il y a des mesures incitant à l'investissement», dit-on à la Fedic