C'est dans un contexte morose que s'ouvre le 4 octobre la 5e édition du Salon international du cuir Marocuir. Organisé par la Fédération marocaine des industries du cuir, en partenariat avec le ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies ainsi que de Maroc Export, l'évènement se tiendra jusqu'au 6 octobre à l'Office des changes de Casablanca. Plus de 150 exposants y participeront. Chaussure, maroquinerie, vêtements en cuir, bagagerie, tannerie, accessoires. Les participants couvrent l'ensemble des métiers du cuir. L'offre marocaine sera la plus représentée puisque la grande majorité des exposants, avec près de 100 producteurs, est marocaine. À l'image des éditions précédentes, Maroc Export assure sa collaboration en prenant en charge la visite d'opérateurs étrangers. Cette année, une cinquantaine d'opérateurs, de donneurs d'ordre et d'importateurs se montrent intéressés par la fabrication nationale de produits finis ou par la sous-traitance. Parmi eux, quinze prospects français, 10 espagnols, 5 italiens, 5 britanniques et 5 allemands. L'impact de l'informel Les organisateurs espèrent attirer pas moins de 2.500 visiteurs. Un programme de tables rondes est également prévu. Les thématiques abordées permettront de faire le point sur la situation du secteur du cuir car il faut signaler que ce secteur n'est pas au mieux de sa forme. Malgré une bonne année 2011, 2012 a en effet commencé sur une note négative. Les exportations des industries du cuir, à fin juin dernier, affichent une perte de 15% par rapport à la même période en 2011, avec un chiffre d'affaires à l'export de 3,2 MMDH. Selon les professionnels, le secteur souffre de certaines pratiques douteuses liées surtout à l'expansion de l'informel, qui grève sa compétitivité. À titre d'exemple, un tanneur est obligé d'acheter des peaux en vrac, en courant le risque de voir 30 à 40% de la marchandise rester inutilisables. C'est ainsi que l'Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise (ANPME) planche sur la mise en place, à Fès, d'une bourse dédiée au cuir. Celle-ci devrait contribuer à l'organisation du secteur et l'instauration de la transparence en matière de négoce. «Elle permettra aussi de mettre en place un classement des peaux, ainsi qu'un prix d'acquisition calqué sur le prix du marché», fait-on savoir au niveau de la Fédération marocaine des industries du cuir (FEDIC). Autrement dit, cette bourse induira une amélioration de la qualité, avec des prix compétitifs et permettra aux entreprises marocaines de rattraper leur retard sur leurs concurrents étrangers, notamment chinois et turcs.