Le HCP estime à 4,3% la croissance au deuxième trimestre et à 4,7% au troisième. L'économie a bénéficié d'une reprise de la demande mondiale adressée à l'économie. On le savait déjà et ça se confirme de plus en plus : en 2015, la croissance rebondira pour s'établir, selon les dernières estimations du Haut commissariat au plan (HCP) à 4,3% au lieu de 2,4% en 2014. Certes, cette estimation est en léger recul par rapport à la prévision de départ (4,8%), mais c'est tout de même un résultat non négligeable. Au premier trimestre déjà, l'arrêté des comptes nationaux a fait ressortir une progression du PIB de 4,1% au lieu de 2,8% le même trimestre de 2014. Au deuxième trimestre, la croissance se serait améliorée de 0,2 point à 4,3%, selon la dernière note de conjoncture du HCP. Et au troisième trimestre, elle s'établirait même à 4,7%. L'amélioration de l'activité au deuxième trimestre procède surtout de l'augmentation de la valeur ajoutée agricole en hausse de 15,1%, alors que celle des secteurs hors agriculture se serait établie à 2%, quasiment le même niveau que celui de 2014 à la même période. Cette croissance de 2% des activités non agricoles est surtout le fait du secteur tertiaire, en hausse de 2,1%, porté notamment par les branches du transport, de la communication et du commerce. La valeur ajoutée du tourisme, par contre, a baissé pour le deuxième trimestre consécutif (-1,1% au deuxième trimestre et -1% au premier). Dans le secteur secondaire, les activités industrielles auraient globalement progressé de 2,1%, tirées principalement par le bon comportement des industries agroalimentaires et de l'automobile. En revanche, rapporte le HCP, les industries du textile seraient en régression pour le deuxième trimestre consécutif en raison de la baisse de la demande adressée à la confection et à la bonneterie. L'activité minière également a vu sa valeur ajoutée baisser de 3,1% au deuxième trimestre, après une contraction de 10,9% au premier trimestre. Les autres industries, comme le raffinage et les matériaux de construction auraient, elles, enregistré «une croissance timide» de 0,4%. Cette offre serait tirée à la fois par la demande intérieure et par la demande extérieure. La première, bien qu'évoluant à un rythme en deçà de sa tendance historique, se serait raffermie, portée par la consommation des ménages en hausse de 3,4% en glissement annuel, et l'investissement en progression de 1,2%. L'amélioration de la consommation des ménages serait favorisée par une expansion des crédits à la consommation (+11,8%), l'augmentation des transferts des MRE (+1,8%) et la bonne campagne agricole. Le redressement de l'investissement serait, lui, entraîné principalement par l'industrie, et l'augmentation des crédits à l'équipement (+1%) et des importations de biens d'équipement illustrent cette orientation. La demande extérieure adressée à l'économie marocaine, pour sa part, se serait notablement redressée, dans le sillage de l'amélioration de la conjoncture dans les pays avancés en particulier. Ceci apparaît, selon le HCP, dans la progression que connaît le commerce mondial au deuxième trimestre (+3,5%). Il en résulte que les exportations marocaines de biens se seraient accrues, au deuxième trimestre, de 9,2% en valeur et en glissement annuel, profitant notamment aux produits agricoles et agroalimentaires, à ceux de l'automobile et des phosphates et dérivés. En parallèle, les importations continuaient leur tendance baissière mais, et c'est un point positif, cette baisse concerne les produits énergétiques, alimentaires et de consommation, c'est-à-dire les produits dont la baisse ne traduit pas nécessairement une atonie de l'activité, donc de la croissance économique. Car la baisse de la facture énergétique s'explique davantage par le fort repli des prix mondiaux du pétrole que par le recul de la consommation. Dans le cas du blé, la baisse de la facture d'importation de ce produit est liée surtout à la diminution des quantités importées (bonne campagne céréalière oblige). Cette dynamique devrait non seulement se poursuivre mais se renforcer au troisième trimestre, selon les estimations du HCP. La valeur ajoutée agricole devrait s'accroître de 16,4% et celle des secteurs hors agriculture de 2,1%. Cette offre en produits agricoles, agroalimentaires et industriels (automobile, notamment), devraient encore profiter d'une demande étrangère adressée à l'économie marocaine qui serait en hausse de près de 3%. Bref, les anticipations pour l'exercice 2015 se confirment progressivement, même si les activités hors agriculture restent, globalement, sur un rythme de progression lent. C'est la raison pour laquelle d'ailleurs le HCP a modéré son estimation pour l'ensemble de l'année, à l'occasion de la publication de son Budget exploratoire 2016.