La décélération de la demande mondiale adressée au Maroc a marqué la conjoncture Le Maroc fait face à un ralentissement économique. La croissance économique nationale aurait progressé de seulement 2,4%, au troisième trimestre 2019 contre 2,5% au trimestre précédent. C'est ce qui ressort de la dernière note de conjoncture du Haut-Commissariat au Plan (HCP). Celle-ci pâtit d'une légère décélération des activités hors agriculture dont le rythme est passé de 3,3 à 3,1% en variation annuelle. Pour le troisième trimestre successif, la valeur ajoutée agricole a continué à baisser en affichant un repli de 2,6%. Pour le 4ème trimestre 2019, le HCP signale que la croissance des activités hors agriculture se poursuivrait au rythme de 3,2%. La croissance économique devrait pour sa part s'établir à +2,6%, au lieu de +2,8% au quatrième trimestre 2018 en raison d'une baisse de 2,5% de la valeur ajoutée agricole. Le déficit de la balance commerciale s'allège de 7,2% La demande mondiale adressée au Maroc aurait décéléré affichant un accroissement de 1,6% au lieu de +4,9% un an auparavant. Cette situation s'explique par l'impact des chocs protectionnistes successifs sur les flux des échanges, les perturbations liées au Brexit et le ralentissement de la croissance mondiale. En dépit de ce ralentissement, les exportations nationales en valeur auraient progressé de 8,8%. Cette tendance haussière a été rendue possible grâce aux ventes des secteurs de l'aéronautique, de l'agriculture et du textile. Quant aux exportations dans le secteur automobile, elles continuent de subir la baisse de cadence du segment construction, dans un contexte de repli des ventes automobiles au niveau mondial particulièrement en Europe et en Chine. Ce qui n'est pas le cas du segment câblage qui reste bien orienté, profitant de l'évolution favorable de la demande qui lui est adressée. Les ventes extérieures des phosphates et dérivés auraient continué de pâtir du recul de la demande étrangère, ainsi que du repli des cours mondiaux du phosphate brut (-10,1%), du phosphate diammonique (-28,1%) et du triple superphosphate (-23%). Pour ce qui est des importations en valeur, elles auraient ralenti à +1,2%, après une tendance haussière en 2018. Selon le HCP, cette décélération aurait résulté, principalement, du recul des acquisitions des biens énergétiques et des produits bruts. Les autres importations, notamment les biens d'équipement (voitures utilitaires, machines et appareils divers), les biens de consommation (médicaments, voitures de tourisme) et les demi-produits (matières plastiques, produits chimiques) se seraient, à l'inverse, inscrites en hausse, soutenues par la demande intérieure. Ainsi, le déficit de la balance commerciale se serait allégé de 7,3%, en raison de la hausse plus prononcée des exportations par rapport aux importations. Un accroissement de 2,6% pour les industries manufacturières Au troisième trimestre 2019, la croissance des activités hors agriculture aurait ralenti à +3,1%, après +3,3% un trimestre plus tôt. Cela s'explique par la décélération de la valeur ajoutée du secteur secondaire dont la croissance serait passée, respectivement, de +3,7 à +3,2% sous l'effet du ralentissement de la valeur ajoutée de l'électricité et des faibles performances des mines et de la construction. En revanche, les activités tertiaires auraient progressé de 2,8% au lieu de +2,9% lors du trimestre précédent. La valeur ajoutée minière, dont la progression a été relativement soutenue au premier trimestre, a connu une régression de 1,2% au deuxième trimestre avant d'afficher une hausse de 1,7% au troisième trimestre. Pour leur part, les industries manufacturières auraient affiché un accroissement de 2,6% de leur valeur ajoutée. Cette évolution aurait été tirée, notamment, par le redressement de 3,7% des industries chimiques. L'activité de la branche «textile et cuir» aurait poursuivi sa tendance haussière entamée au début de l'année en affichant une croissance de 3,1%. Celle-ci a ainsi profité de la dynamique de ses ventes extérieures. Ce qui n'a pas été le cas des industries agroalimentaires dont la croissance a ralenti à 3,2% contre 3,4% le trimestre précédent. L'activité de la construction aurait poursuivi son ralentissement affichant un accroissement de 1,3% de sa valeur ajoutée. La faiblesse de la demande adressée à l'immobilier résidentiel dans un contexte d'une régression de 0,6% des crédits accordés aux promoteurs immobiliers explique ce ralentissement.