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La voie de la sagesse
Publié dans La Vie éco le 10 - 04 - 2013

Au Maroc, la sagesse populaire constitue un pan important du patrimoine oral qui a enrichi ce qu'on appelle la littérature populaire qui a enrichi, entre autres, le parler marocain ou cette fameuse "darija" dont se gargarisent certains dans des débats stériles sur la langue maternelle et son adéquation avec la modernité.
La sagesse populaire est-elle vraiment populaire ? Si par populaire on entend ce qui est partagé par le plus grand nombre, il est permis d'en douter. Et encore plus si par sagesse on entend un corpus de comportements vertueux basés sur les prescriptions d'adages, de proverbes et autres maximes moralisatrices prônant l'entente, la solidarité, le vivre-ensemble et tant d'autres bonnes actions et conduites au sein de la société et entre les hommes. Pourtant, on dit que le bon sens est la chose la mieux partagée, alors que tous les jours, au sein du peuple comme chez ceux qui n'en font plus ou pas parti, on a la preuve du contraire. Et la aussi, on impute le bon sens aux petites gens, aux gens du peuple et on parle alors du bon sens populaire. Mais il faut croire que si la sagesse, comme le bon sens, étaient partagés par le plus grand nombre, ça se saurait depuis le temps que l'homme est sur terre. D'où cette charge oxymorique qui se dégage de l'expression «sagesse populaire», la sagesse étant un cheminement individuel difficile vers l'accomplissement de l'être. En fait, c'est bien l'adjectif «populaire» qui prête à confusion. Il n'a jamais été aussi souvent employé que depuis que les hommes sont déclinés en individus, notamment lorsqu'ils sont appelé à voter ou lorsqu'ils sont poussés à consommer. On retrouve d'ailleurs aujourd'hui les mêmes arguments et quasiment le même dispositif qui préside à une campagne électorale et à l'accompagnement du lancement ou de la promotion d'un produit. Les mêmes études de l'électorat et du marché basées sur les sondages, les plans médias, le marketing et autres techniques de connaissance des individus et de leur comportement. Souvent aussi, les mêmes experts en communication auscultent et s'adressent à l'électorat ou au marché des consommateurs avec quasiment les mêmes arguments visant l'émotion plus que le bon sens, le but étant de se rallier le plus grand nombre et de rendre ainsi «populaire» un parti ou un produit, un dirigeant ou un détergent.
Il n'est pas question ici de faire une comparaison scientifique entre les faiseurs d'opinion et des fils de pub. Nombre d'études ont été publiées sur le sujet et sur les nouvelles techniques et innovations dont usent les marchands du rêve qu'ils vendent un produit politique ou promeuvent un article de consommation. A ce sujet, s'il y a un ouvrage à recommander (et dont nous avons déjà parlé dans une précédente livraison), c'est bien celui de Christian Salmon, Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits (Editions La découverte). Le livre explique comment les communicants, en Amérique d'abord et plus tard en Europe, se sont emparé du récit, un genre prisé par le plus grand nombre pour fabriquer des discours politiques comme un argumentaire commercial et le fourguer au bon peuple des consommateurs. La marque va avoir un récit, le parti ou le leader une histoire, et le tout passe par un processus narratif qui va puiser dans l'émotion et l'imaginaire populaire.
Mais revenons à cette fameuse sagesse populaire adossée à des adages et des maximes transmis depuis des générations. Au Maroc, elle constitue un pan important du patrimoine oral qui a enrichi ce qu'on appelle la littérature populaire qui a enrichi, entre autres, le parler marocain ou cette fameuse «darija» dont se gargarisent certains dans des débats stériles sur la langue maternelle et son adéquation avec la modernité. Que n'a-t-on entendu à ce sujet : Comment se réapproprier une langue vernaculaire qui exprimerait le langage véhiculaire de la modernité ? Là, non plus, la sagesse populaire n'a pas prévalu, car ce n'est pas la chose la mieux partagée entre les gens, et pour cause. Qui parle encore cette langue maternelle, solaire et affectueuse et qui renvoie au goût du pain de l'enfance, au couscous aux sept légumes de la maman ; aux hajjayates de la grand-mère truffées de proverbes, de maximes, de quatrains d'El Majdoub ; aux chants hautement poétiques du malhoune ; aux chansons du terroir de Nass El Ghiwane et celles langoureuses de Jil Jilala ? Qui dira avec les mots solaires de cette langue disparue, la vacuité du discours d'aujourd'hui relayé à l'infini à travers des réseaux sociaux qui sont au social ce que le jour est à la nuit ? Seul peut-être un poète, Paul Verlaine, qui a donné à un de ses recueils le titre précisément de Sagesse dira : «Je suis le cœur de la vertu, / je suis l'âme de la sagesse, /Mon nom brûle l'Enfer têtu, / Je suis la douceur qui redresse, / J'aime tous et n'accuse aucun, /Mon nom, seul, se nomme promesse/ (…)».


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