Au fil des années, Jazz au Chellah a su devenir un incontournable des festivals rabatis et un symbole majeur du partenariat entre l'Europe et le Maroc. Mélanger les genres et métisser les artistes pour mieux balayer les préjugés : c'est le mot d'ordre du festival Jazz au Chellah. Les rencontres et la fusion sont la marque de fabrique de ce festival: "Chaque soir réserve son lot de surprises et quelque chose de fort se produit: c'est le moment de la rencontre" explique Majid Bekkas directeur artistique Maroc du festival. Du 13 au 17 juin le Chellah accueille le festival qui a donné naissance à une nouvelle forme de jazz. Cette année une rencontre inédite en ouverture entre le groupe grec Kostas Theodorou, dont le jazz est empreint d'accents méditerranéens et balkaniques, et le quartet de Simo Bazaaoui. Né en 1980, Simo Baazaoui est un jeune musicien autodidacte qui a évolué dans le monde du flamenco et de la musique hispanique. A son sujet, Majid Bekkas, déclare "C'est un artiste qui travaille avec toutes les techniques de flamenco et je suis très heureux de le voir sur la scène du Chellah." Simo Baazaoui sera accompagné sur scène de sa formation complète pour une rencontre gréco marocaine en hommage à la Méditerranée. Si le festival est une tribune de dialogue entre nord et sud, il est aussi le reflet d'une Europe plurielle. C'est ainsi que le jeudi 14 juin, le quartet de Pascal Schumacher qui a été par le passé, récompensé d'un Django d'or (trophée prestigieux qui récompense chaque année les meilleurs musiciens de jazz) sera présent sur la scène du Chellah. Le groupe sera rejoint par Ribab Fusion, quartet mené par Bouhssine Foulane un habitué du Jazz au Chellah. Remettre l'instrument traditionnel du Ribab au goût du jour, voilà le projet de ce groupe qui a su dès sa création élaborer une identité musicale originale, avec des compositions qui mélangent musiques traditionnelles et nouvelle génération. Mélange des styles et des sonorités, tel est le programme du vendredi 15 juin avec la présence du groupe belge "Slang" dont le nom en dit long sur la qualité de son swing. "Trop Rock pour le Jazz et Trop Jazz pour le Rock", voici comment se présente ce groupe aux accents rock et jazzy et qui s'investit dans une rencontre étonnante avec Yacir Rami et Antoine Morineau. "Une des particularités du festival est de faire découvrir des musiciens marocains qui se produisent à l'étranger" explique Majid Bekkas. Yacir Rami fait partie de ceux-là. Jeune musicien de oud influencé par les musiques traditionnelles turques, irakiennes, arabo andalouses, hassani, malhoun, Yacir Rami se produira pour la première fois au Maroc accompagné d'Antoine Morineau musicien persanophone qui joue dans de nombreuses formations musicales. Rencontre au sommet le Samedi 16 juin, entre le quartet espagnol de Giulia Valle, contrebassiste réputée de la scène jazz catalane et le "maître" du Oud marocain Saïd Chraïbi. Habitué lui aussi du festival, Saïd Chraïbi a beaucoup apporté à la scène artistique marocaine mais également internationale. Le temps d'une soirée, Giulia Valle et Saïd Chraïbi nous proposeront un jazz empli d'émotion et de sensibilité. Enfin, clôture en apothéose avec une rencontre de deux duos le 17 juin. Andy Sheppard au saxophone et Jean Marie Machado au piano, rencontreront le Maalem Hamid Kasri accompagné de Karim Ziad, habitué du Jazz au Chellah, mais aussi directeur artistique du festival gnaoua d'Essaouira. Les artistes seront aussi rejoints par les Gnaouas de Rabat. À travers ces rencontres, le Festival « Jazz au Chellah » contribue à la concrétisation d'une dimension culturelle nouvelle en ouvrant le cadre d'une saine coopération entre artistes européens et marocains tous solidaires autour de valeurs humaines fondamentales. Partant du principe du dialogue des cultures Europe – Maroc, « Jazz au Chellah » met à profit la liberté du jazz pour anticiper la création d'une culture des dialogues. Organisé depuis 1996 par la délégation de l'Union européenne au Maroc en partenariat avec le ministère de la Culture et la wilaya de Rabat-Salé-Zemmour-Zaërs en collaboration avec les Ambassades et Instituts culturels des Etats membres de l'Union européenne et la délégation Wallonie-Bruxelles, le festival Jazz au Chellah se caractérise par ses rencontres entre artistes européens et marocains. Au fil des années, Jazz au Chellah a su devenir un incontournable des festivals rabatis et un symbole majeur du partenariat entre l'Europe et le Maroc.