BMCE Capital Global Research estime que l'opérateur telecoms pourrait traverser une période difficile marquée par une réduction de la marge de manouvre pour le déploiement de la 5G et une absence probable de distribution de dividendes. Suivez La Vie éco sur Telegram Maroc Telecom a traversé une phase de fortes turbulences, concernant son affaire contre inwi. Néanmoins, BKGR estime que le côté positif du dernier jugement à l'encontre du groupe est qu'il signe la fin de la forte période d'incertitudes qu'a traversée le titre IAM. En effet, l'opérateur s'apprête à régler le montant dû en provisionnant de 5,9 milliards de DH au cours du premier semestre 2024. Même si l'opérateur télécom projette de faire appel auprès de la Cour de cassation contre la décision de la Cour d'appel, le verdict aurait deux issues possibles : soit une confirmation du verdict précédent dans le cas le moins optimiste, ou, une réinstruction de l'affaire avec un nouveau passage en première instance qui pourrait éventuellement avoir un dénouement plus favorable pour l'opérateur. Dans cette lignée, la volatilité et l'incertitude engendrées par ce litige devraient être éliminées. Ainsi, l'évolution du cours en Bourse devrait dorénavant être davantage corrélée aux perspectives de développement du Groupe. D'un autre côté, le déploiement de la technologie 5G au Maroc devrait certes, offrir à l'ensemble des opérateurs, dont Maroc Telecom, des perspectives de développement intéressantes et initier un cycle haussier pour le secteur. Mais, ce passage devrait exiger des investissements conséquents avec un horizon de rentabilisation qui demeure incertain. La question du financement se pose donc, notamment dans le cas du groupe qui a, pour rappel, subi d'importantes ponctions de cash ces dernières années avec les deux amendes infligées par l'ANRT en 2019 et 2022 dans le litige relié à l'affaire de dégroupage pour un total de 5,75 milliards de DH et le récent jugement dans l'affaire l'opposant à inwi. De plus et compte tenu des sorties de fonds à venir, Maroc Telecom devrait voir sa dette s'alourdir d'ici la fin de l'année afin de faire face à ses engagements. Ce qui pourrait également réduire sa marge de manœuvre pour le déploiement de la 5G. IAM pourrait se rabattre ainsi, sur les spectres courts avec un déploiement plus long, ce qui affaiblirait la qualité de son offre notamment face à INWI dont la disponibilité de cash devrait le positionner dans la meilleure des situations. Une autre question qui demeure en suspens est celle des dividendes. Vu l'importance des autres réserves distribuables qui se fixent à 9,3 milliards de DH en social à fin juin 2024, l'opérateur pourrait maintenir sa distribution de dividende au titre de l'exercice 2024 à un niveau similaire à celui de 2023, autour de 4 DH par action. Néanmoins, le scénario le plus réaliste serait la distribution d'un dividende unitaire d'environ 1,5 DH, en adéquation avec les résultats attendus en 2024 équivalent à un payout de 70%. Cela n'exclut pas l'occurrence d'un scénario plus pessimiste avec une non distribution de dividendes pour l'année à venir. Dans ces conditions, BKGR prévoit un chiffre d'affaires en quasi-stagnation en 2025 (-0,5%) à 36,6 milliards de DH intégrant la poursuite du repli de l'activité au Maroc compensée partiellement par le dynamisme des filiales Moov Africa, Un EBITDA stable à 19,2 milliards pour une marge en légère baisse à 52,4% contre 52,7% l'année précédente et un RNPG en forte dépréciation de 64,8% à 1,86 milliards. Au final, les analystes de BKGR recommandent d'accumuler le titre dans les portefeuilles avec un cours cible de 107 DH.