A 3,30% actuellement, le TMP interbancaire, qui constitue l'indice de référence des taux variables des crédits immobiliers, s'est inscrit sur une tendance haussière depuis le mois de septembre. Un risque de hausse plane sur les taux d'intérêt variables des crédits immobiliers. Le taux moyen pondéré (TMP) interbancaire, qui représente le coût de l'argent au jour le jour sur le marché monétaire mais aussi l'indice de référence des taux des prêts au logement, s'est inscrit sur une tendance haussière depuis septembre dernier. Il a augmenté d'un point de base (pb) durant ce mois, de 5 pb en octobre et de 3 pb en novembre. Actuellement, il est de 3,30%, soit 5 pb de plus que le taux directeur de Bank Al-Maghrib. Certes, l'ampleur de la hausse n'est pas encore inquiétante, car il ne s'agit en tout et pour tout que d'une augmentation de 9 pb qui, en plus, succède à une baisse de 12 pb intervenue en juin et juillet. Mais quand on sait que cette tendance a pris forme au moment même où le Maroc a renfloué le système bancaire de liquidités à travers l'emprunt international du Trésor, il y a lieu de rester vigilant. En effet, le marché interbancaire, qui se caractérise depuis 2007 par un déficit de liquidités persistant et qui a fini par s'approcher des 30 milliards de DH, a été alimenté fin septembre par une manne en devises équivalente à plus de 11 milliards de DH, suite à la levée du Trésor, ce qui devait normalement apaiser les tensions sur le marché et se traduire par une baisse du TMP interbancaire. Contre toute attente, ce dernier est entré dans une tendance haussière et a fini par se décaler de 5 pb du taux directeur de la Banque centrale, référence de laquelle il n'est pas censé s'éloigner en période de stabilité. Les analystes expliquent cette situation par le déficit toujours important du système bancaire, que l'emprunt en euros du Trésor n'a que légèrement atténué. A titre d'exemple, au cours de l'appel d'offres du 1er décembre sur le marché monétaire, Bank Al-Maghrib a servi un montant de 9 milliards de DH aux banques au titre des avances à 7 jours, alors que celles-ci demandaient plus de 26 milliards de DH, ce qui fait monter le déficit à 17 milliards de DH. Si cette tension sur le marché interbancaire se maintient ou s'accentue, il risque d'y avoir une légère augmentation des taux variables des crédits immobiliers en 2011, car la hausse du TMP interbancaire conduira automatiquement à un relèvement de ces taux. Certains observateurs attendent de voir ce que va décider Bank Al-Maghrib, en matière de taux directeur et de réserve monétaire obligatoire, lors de son prochain conseil qui doit se tenir fin décembre. Mais quand on voit la flambée des prix des matières premières, qui risque d'exercer une pression inflationniste, et quand on sait que le taux de la réserve obligatoire est à 6%, son plus bas niveau historique, il y a peu de chances de voir la Banque centrale réviser à la baisse son taux directeur ou celui de la réserve monétaire. Et il s'agit là des seuls paramètres qui peuvent permettre une détente des taux.