Le régime algérien est un allié notoire de Vladimir Poutine et une présence de Zelensky à Djeddah risque d'être interprétée comme un soutien arabe à l'Ukraine au détriment de la Russie. Mais il n'y a pas que cela... Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, président en exercice de la Ligue arabe, ne participe pas personnellement aux travaux de la 32e session ordinaire du Conseil de la Ligue. «Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a chargé le Premier ministre, M. Ayman Benabderrahmane, de le représenter aux travaux de la 32e session ordinaire du Conseil de la Ligue arabe au niveau du Sommet, prévu le 19 mai à Djeddah au Royaume d'Arabie saoudite, pays frère», lit-on, jeudi, dans un communiqué de la présidence de la République. Du coup, les lectures des observateurs et autres spécialistes n'arrêtent pas de fuser sur la toile. Pourquoi le président en exercice de la Ligue arabe a tout à coup décidé de ne pas y participer ? Il y a seulement quelques jours, des médias locaux parlèrent de l'enthousiasme de Tebboune, lorsqu'il recevait le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal Ben Farhan Al Saoud. Il aurait fait part à ce dernier qu'il avait hâte d'assister à cette grand-messe des pays arabes qui plus est se veut un rendez-vous pour réunir (lam echaml) tous les pays de la Ligue et une occasion de mettre fin à tous les différends entre pays frères. Que le président algérien se soit rétracté à la dernière minute a ouvert la porte à plusieurs lectures. Du côté des médias officiels d'Alger, la décision de Tebboune de ne pas prendre part au Sommet arabe n'a pas été prise ce jeudi 18 mai. Elle était attendue depuis plusieurs jours, voire plusieurs mois. Elle a été seulement actée ce jeudi 18 mai dans un communiqué de la présidence algérienne. Et on enchaîne rapidement que « la décision du président Tebboune de ne pas aller à Djeddah n'est pas liée à une éventuelle présence du président Zelensky à ce sommet ». Cela sachant que le régime algérien est un allié notoire de la Russie de Vladimir Poutine et qu'une présence de Zelensky à Djeddah risque d'être interprétée comme un soutien arabe à l'Ukraine au détriment de la Russie. D'autres sources avancent que les véritables raisons de l'absence de Tebboune sont liées aux conditions de préparation du Sommet arabe de Djeddah, au principe de réciprocité si cher à la diplomatie algérienne et aux agissements peu amicaux de l'Arabie saoudite à l'égard de l'Algérie. Sans parler du fait que le Prince héritier d'Arabie saoudite n'a pas participé au Sommet d'Alger en novembre 2022. Ce qui a irrité encore plus l'Algérie durant la préparation du Sommet de Djeddah, c'est qu'elle n'a pas été invitée aux réunions préparatoires, notamment au mini-Sommet d'Amman sur la Syrie, alors que l'Algérie était la présidente en exercice du Conseil de la Ligue arabe depuis le Sommet d'Alger (1er et 2 novembre 2022). Mais la raison que l'on essaye d'oublier, c'est que les généraux qui dirigent véritablement le pays auraient interdit à Tebboune d'aller où que ce soit, et surtout pas en Arabie saoudite. Le risque est gros que l'on mette le président algérien devant ses quatre vérités. Qu'est-ce que vous avez avec le Maroc ? Que vous aurait-il fait de nuisible ? Quelles seraient les causes de cette haine que l'Algérie voue à son voisin, pays frère et membre de cette même Ligue qui veut réunir la nation arabe ? Bien entendu, la réponse serait «on a besoin de cette animosité éternelle pour que ce régime reste en vie. L'oxygène du régime militariste d'Alger c'est d'avoir le Maroc en tant qu'ennemi et une menace constante». Alors il vaut mieux que le président algérien évite de se retrouver sur «le divan» face aux chefs d'Etat arabes...