Emmanuel Macron accueille, lundi 9 décembre, les deux présidents de l'Ukraine et de la Russie pour un sommet sous format « Normandie » pour tenter de trouver une issue au conflit dans le Donbass qui a fait 13.000 morts. Ce sera la première fois que Vladimir Poutine et son homologue Volodymyr Zelensky, nouvellement élu en mai dernier, se rencontrent en face à face. Les deux hommes se sont déjà parlé au téléphone à plusieurs reprises et semblent adopter un discours apaisé l'un envers l'autre. Devant se réunir sous le format « Normandie », celui qui a été adopté pour le règlement du conflit dans le Donbass et qui prévoit de réunir l'Ukraine, la Russie avec deux pays étrangers en l'occurence la France et l'Allemagne Angela Merkel, Emmanuel Macron, Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine discuteront des mécanismes possibles pour mettre fin à cette guerre qui déchire les deux pays et qui profite surtout à la Russie au détriment de l'Ukraine. Si Vladimir Poutine arrive à Paris serein n'ayant rien à perdre, le défi est différent pour le président ukrainien, novice en politique et, dont le pays a accusé des pertes humaines énormes depuis le début en 2014 du conflit opposant Kiev à des rebelles pro-russes. Volodymyr Zelensky qui n'a pas tari d'éloges concernant le président russe, s'était promis de faire la peau à la guerre dans le Donbass, l'une des promesses de sa campagne électorale. Il viendra dans l'optique de trouver un terrain d'entente avec Vladimir Poutine, toutefois, il sera hors de question de montrer l'Ukraine faible devant la Russie en capitulant. Depuis l'accession au pouvoir de Volodymyr Zelensky qui ne s'est pas montré hostile à Moscou comme son prédécesseur Petro Porochenko, un occidentaliste assumé, des signes d'apaisement entre Kiev et Moscou ont alerté sur l'intention des dirigeants de mettre sur les bons rails ce sommet revêtant des intérêts stratégiques également pour Emmanuel Macron qui, cherche à se rapprocher de Moscou au grand dam de ses partenaires au sein de l'Otan. Les deux pays ont échangé un nombre important de prisonniers notamment politiques, comme le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov. Moscou a par ailleurs rendu trois navires militaires capturés l'année dernière au large de la Crimée annexée par Moscou. Enfin, les deux pays ont retiré leurs troupes de trois secteurs clés de la ligne de front. Mais ce sommet n'est pas vu d'un bon œil partout en Ukraine. Environ 5.000 manifestants ont appelé dimanche à Kiev le président ukrainien Volodymyr Zelensky à ne pas céder à la pression de Moscou.