Président de la Commission de la justice à la tête de laquelle il a été élu, le 17 avril, il vient d'en démissionner dix jours plus tard. Mohamed Moubdii, éternel président de la commune urbaine de Fkih Bensaleh, accessoirement député parlementaire depuis 1997, fait actuellement l'objet d'une poursuite judiciaire. Selon plusieurs sources, il aurait été déféré devant le parquet près la Chambre des crimes financiers qui relève de la Cour d'appel de Casablanca. L'ancien ministre, puisqu'il a été chargé de la fonction publique et de la réforme administrative sous le gouvernement Benkirane, est poursuivi pour, entre autres, dilapidation des deniers publics. Il a été entendu pour la première fois en février 2020 par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), suite à un rapport de la Cour des comptes qui a relevé plusieurs irrégularités dans sa gestion des affaires de la commune. Son parti, le Mouvement populaire, dont il est l'un des dirigeants les plus en vue, a confirmé la poursuite judiciaire dans un communiqué diffusé ce mercredi, sans apporter plus de détails. Le parti a néanmoins profité de l'occasion pour saluer la décision «courageuse» de Moubdii de présenter sa démission de la présidence de la Commission de la législation et de la justice à la première Chambre. Il venait d'ailleurs d'être élu, le 17 avril dernier, à la majorité de 250 voix à la tête de cette commission après l'invalidation du mandat de son prédécesseur, Mohamed Fadili du même parti, qui, lui-même, risque des poursuites pénales pour infraction aux lois électorales. Ce dernier avait pris la place de l'ancien ministre de la Culture Mohamed Larej, également du MP, qui a, lui aussi, été déchu de son mandat pour ne pas avoir respecté les mesures de sécurité sanitaire lors de sa campagne électorale. C'est pour dire que cette commission aura été finalement une malédiction pour le parti.