Début mars, une grève chez l'un des deux opérateurs a causé de gros retards. Les professionnels demandent une exception, en période de forte activité, pour décharger sans passer par les silos. Les perturbations que connaissent depuis quelque temps les deux terminaux céréaliers au port de Casablanca commencent à peser sérieusement sur l'activité des importateurs de céréales. Et ces derniers tirent d'ailleurs la sonnette d'alarme par la voix de la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses (FNCL). Son directeur, Bouchaib Haddaj, indique que les importateurs de céréales ont de plus en plus de mal à sortir leur marchandise du port dans des délais raisonnables de trois à quatre jours. Pourtant, deux opérateurs assurent aujourd'hui les prestations, en l'occurrence Mass Céréales et Sosipo, avec une capacité de stockage qui atteint 18 000 tonnes par jour. En fait, le problème, comme l'expliquent les importateurs, se situe au niveau de la cadence d'évacuation qui est insuffisante et qui se traduit par des engorgements. Au début du mois de mars, en raison d'une grève chez les employés de la société de manutention Sosipo, un des deux terminaux céréaliers s'est trouvé pratiquement paralysé, et l'on craint que de tels incidents ne se reproduisent, sachant que dans les semaines qui viennent on s'attend à une augmentation du volume des importations de céréales. De même, des retards sont souvent enregistrés quand l'une des sociétés décide de faire l'entretien de son matériel et particulièrement les portiques. Certes, tout le monde reconnaît que les investissements importants réalisés à ce niveau sont utiles, mais les professionnels déplorent que les silos, passage obligatoire pour toutes les importations de céréales depuis le mois de novembre 2009, ne soient pas suffisamment équipés pour évacuer rapidement les cargaisons. Ces retards coûtent naturellement de l'argent aux importateurs. Quan un navire est obligé de rester en rade pour cause d'impossobilité de décharger, l'importateur doit payer des surestaries qui peuvent atteindre 20 000 dollars par jour d'attente. Du 24h/24…mais sur papier seulement ! Certes, l'obligation de passer par les silos décidée par l'Agence nationale des ports (ANP) constitue un progrès du point de vue sanitaire, mais les professionnels demandent à revenir exceptionnellement au débarquement sur les quais quand c'est nécessaire. A l'heure où nous mettions sous presse, mercredi 10 mars, les importateurs signalaient que l'ANP avait finalement donné son accord sur ce point. Contactées à ce sujet, ni l'ANP ni la société Sosipo n'ont donné suite à nos appels. En revanche, un responsable de la société Mass Céréales affirme que s'il y a eu des perturbations au niveau d'un terminal pour des raisons de grève, en ce qui concerne le terminal de Mass Céréales, le rythme d'évacuation quotidien est, au contraire, de plus en plus soutenu : il a atteint la semaine dernière plus de 60 000 tonnes ! Un niveau rarement atteint auparavant.