Pilotée par un certain Ahmed Rahhou, la transition rapide vers un système d'information global est enclenchée au Crédit du Maroc. Progressivement, tout sera informatisé. Le processus a été initié en 1990 et sera achevé cinq ans plus tard. Les nouvelles dispositions bancaires de ces deux dernières années, notamment le désencadrement du crédit, la libéralisation et la variabilité des taux, l'harmonisation des modes de rémunération, ainsi que l'instauration de nouvelles règles prudentielles constituent le fondement de base de la mise en place, par le Crédit du Maroc, d'un schéma directeur informatique et d'organisation. Ce système, explique Rahhou, responsable de la direction informatique au Crédit du Maroc, doit «assurer une transition rapide vers un système d'information global adapté aux nouveaux besoins». Par ailleurs, le nouveau système s'impose du fait du rythme d'expansion de la banque. En effet, l'outil informatique est sollicité par différents créneaux tels que l'informatisation du réseau d'agences, l'ouverture de bureaux de représentation à l'étranger et surtout par la diversification des produits et services bancaires. La charge globale (matériel + progiciel +consultation) est de 20 MDH. Toutefois, si l'on tient compte d'investissements qui n'ont pas été réalisés initialement, ce montant atteint 25 MDH. Projet Rubis... Face à toutes ces exigences, il importait de construire un système répondant à ces changements. Cependant, les responsables du Crédit du Maroc durent faire face à la problématique suivante : soit adapter aux nouvelles données le système existant et qui date des années 70. Or, cette démarche sous-entendait l'existence de risques d'imperfection pour certaines tâches. Ou alors construire et refaire un système nouveau. Partant de là naquit «l'idée de rechercher une solution progiciel intégrée», explique Rahhou. «Le projet Rubis est l'émanation d'une étude faite par le cabinet d'audit Arthur Anderson», ajoute Rahhou. La démarche de sélection des solutions offertes par divers fournisseurs de matériel et celle de progiciels a duré six mois et a abouti aux choix de la plate-forme Sopra-Bull. Cette solution Sopra comportait le fichier central et la comptabilité. Il comptait également la gestion des prêts amortissables, du portefeuille et des paramètres banques. On y trouve aussi le module règle du jeu, de développement médium et des arrêtés des comptes. Par ailleurs, plusieurs logiciels pourraient compléter cette solution. Il importe de retenir dans ce cas : SIGA-GIP de CGI pour la gestion des ressources humaines, Auro-PC de Placid pour la réconciliation des comptes internes et des comptes de correspondants et IBS-Net pour la gestion des remises et crédits documents. Quatre grands objectifs La mise en place de ce système informatique vise quatre grands objectifs : faciliter le passage d'un «secteur bancaire administré à un système bancaire concurrentiel», maîtriser et améliorer la productivité, permettre une meilleure qualité d'expansion de la banque, moderniser le système. Le système informatique devra assurer un service de qualité. Il s'agit précisément de la rapidité de décision et le retour de l'information vers le client. Outre la satisfaction des besoins de gestion courante de la banque, l'outil informatique doit aussi répondre à la prise de décision, notamment en matière de taux de rémunération et de risque par exemple. Concrètement, ce système permet au Crédit du Maroc de gérer ses 200.000 comptes. Il permet aussi la retranscription de ces mêmes comptes en un million d'écritures. Il importe de préciser que le temps imparti à cela est évalué à 75 min. En termes de fonctionnalité, ce progiciel couvre 80% des besoins de l'activité du Crédit du Maroc. Ce pourcentage sera plus important avec les crédits documentaires. Le premier volet du Rubis Crédit du Maroc a débuté en 1990 avec l'installation du matériel et la formation des équipes. Une deuxième phase comportera «la refonte des domaines importants au travers de projets précis», explique Rahhou. Dans les colonnes de «La Vie Economique» du 19 février 1993, un grand intérêt pour les privatisations et le GME est sur les rails.