La difficile conjoncture internationale n'a pas eu raison de l'optimisme des industriels du cuir. Pour ces derniers, le secteur profitera de la refonte du sourcing des opérateurs étrangers. En dépit d'une conjoncture mondiale difficile, les industriels du cuir restent optimistes. Estimant que le Maroc tirera bénéfice de la refonte de la carte de sourcing des donneurs d'ordre internationaux, la Fédération des industries du cuir (FEDIC) prévoit de boucler l'année 2022 avec un chiffre d'affaires de 4,2 milliards de dirhams contre 3,4 milliards de dirhams l'exercice précédent. Le chiffre d'affaires escompté enregistrerait ainsi une hausse de 20% par rapport à l'an dernier. Et comme à l'accoutumée, les exportations sont portées par la filière de la chaussure qui s'est toujours bien positionnée sur les marchés étrangers, en particulier ceux français, italien, espagnol et américain notamment avec une production spécifique: la chaussure de sport, et ce, depuis les années 90 lorsque Tremolède s'est lancée dans la production et l'exportation de la chaussure de golf pour le marché américain. A fin juillet 2022, les fabricants de chaussures ont exporté 1,4 milliard de dirhams. Par ailleurs et durant cette même période de l'année, les autres filières ont réalisé des exportations de l'ordre de 358 MDH pour la maroquinerie, 251 MDH en peaux et cuirs et 512 MDH pour les parties de chaussures. Il faut souligner que le secteur est doté de branches performantes, dont celles de la chaussure, de la maroquinerie et des vêtements en cuir qui ont fait la notoriété du «Made in Morocco» sur le marché international. Avec un chiffre d'affaires d'environ 4 milliards de dirhams en 2019, ce secteur a créé, dans le cadre du Plan d'accélération industrielle (PAI) 7 200 emplois stables entre 2014 et 2020. Exportant plus de 70% de sa production, le secteur impacté, comme le reste des activités industrielles, par la crise sanitaire a pris conscience de sa dépendance par rapport au marché européen, notamment la France, l'Espagne et l'Italie. La diversification, un levier pour la croissance du secteur Une prise de conscience qui appelle à la nécessité de diversifier et l'offre et les débouchés des exportations. La force du secteur se mesure à sa capacité d'adaptation aux mutations du marché international. C'est pourquoi, dans le cadre du Plan de relance industrielle (2021-2023), 26 projets d'investissement dans l'ensemble des filières du cuir ont été accompagnés avec un montant d'investissement prévisionnel de près de 525 MDH et qui devraient permettre la création de plus de 8 200 emplois. Il est à noter que ces investissements permettront, en vue d'une meilleure compétitivité du produit Made In Morocco, un développement et une structuration de l'amont. Et les nouvelles zones industrielles «CASA CITY SHOES» et «AIN CHEGGAG» contribueront justement à améliorer l'amont de la filière. Si le plan de relance vise le développement de l'offre à l'export, il aidera également le secteur à prendre une orientation. Celle du développement du marché local via la création d'enseignes nationales. Et toujours en vue de la dynamisation du secteur, plusieurs projets sont aujourd'hui en route, notamment la mise à niveau de nouvelles lignes de production et de tannerie, la formation pour renforcer la qualification de la main-d'œuvre, l'examen de la politique tarifaire ainsi que l'amélioration de la qualité du cuir et de l'approvisionnement. Par ailleurs, industriels et pouvoirs publics planchent sur la mobilisation du foncier industriel. Ainsi, de nouvelles zones industrielles seront opérationnelles dans les régions Fès-Meknès et Casablanca-Settat. Selon la FEDIC, quelque 145 projets ont été identifiés sur les deux zones dont 80 à Fès-Meknès (80) et 65 à Casablanca-Settat.