Le secteur subit la concurrence asiatique sur les marchés traditionnels. La Fédic recommande le passage à la co-traitance pour relancer la branche. Les exportations du secteur du cuir ont stagné durant les cinq premiers mois de 2015. D'après les statistiques de la Fédération des industries du cuir (Fédic), elles se sont situées à 1,72 milliard de DH contre 1,71 milliard durant la même période de 2014. Une stagnation liée, selon des opérateurs du secteur, au comportement de la filière chaussures qui n'a enregistré qu'une petite hausse de 1%. Soit le même niveau qu'en 2014. Ses exportations s'élèvent à 936 MDH contre 927 millions en 2014. Le volume a quasiment stagné, se situant à 4 912 tonnes contre 4 982 tonnes en 2014. La chaussure, qui a toujours tiré les exportations de l'industrie du cuir, est sur une tendance baissière depuis 2011, expliquent les responsables de la Fédic. Et cela est dû, ajoutent-ils, à la concurrence des pays asiatiques sur les marchés traditionnels du Maroc. «La filière reprend des couleurs en 2014-2015, mais il reste encore beaucoup à faire pour redynamiser ses exportations», commente un exportateur de chaussures pour femmes. En revanche, les cuirs et peaux bruts et la maroquinerie ont évolué respectivement de 85% et de 7% entre janvier et mai 2015. La valeur des exportations des cuirs bruts est de 24 MDH contre 13 millions en 2014, alors que le volume a baissé de 39%. La filière maroquinerie a exporté 220 MDH en 2015 contre 206 millions pour la même période en 2014. Les deux autres filières du secteur, les peaux et cuirs ayant subi une opération de tannage et les parties de chaussures, se sont toutes inscrites à la baisse par rapport aux cinq premiers mois de l'année dernière. Le recul est respectivement de 6 et 3%. Globalement, il ressort des récentes statistiques de la Fédic une légère régression de la part du secteur du cuir dans les exportations marocaines. Elle est passée de 1,99 à 1,87% entre janvier et mai 2015. Pour les professionnels, il faut redynamiser la filière qui compte 295 entreprises organisées et emploie plus de 20 000 personnes. Pour ce faire et, en particulier pour relancer la filière de la chaussure, le nouveau bureau de la fédération des industries du cuir tient à décliner la stratégie sectorielle 2016-2018 en actions concrètes afin de «donner une impulsion réelle et de permettre aux entreprises de mieux affronter la concurrence et de relever différents défis». Plusieurs actions ont été déjà réalisées ou sont en cours et dont les plus importantes sont l'achèvement de l'étude amont du secteur et la mise en œuvre de ses principales recommandations, notamment la mise en place de la bourse du cuir, la mise à disposition des parcs industriels du cuir de Ain Chegag à Fès et de la zone industrielle «Casa City Shoes» de Sidi Bernoussi à Casablanca, et la prise en charge de la gestion des centres de formation professionnelle par la Fédic, qui s'occupera également de mettre sur pied des programmes de formation adaptés au profit des TPE de Fès. Consolidation des relations avec les partenaires institutionnels et extérieurs du secteur Par ailleurs, le nouveau bureau de la fédération a déterminé six axes stratégiques qui constitueront le noyau de sa politique durant les deux prochaines années en vue d'améliorer la compétitivité globale des entreprises des trois filières du secteur que sont la chaussure, la maroquinerie, les vêtements en cuir et les tanneries. Il s'agira de consolider les relations avec ses partenaires institutionnels et l'ensemble des organisations nationales et internationales intervenant dans le secteur, de fédérer des entreprises du secteur autour de la corporation en créant une nouvelle politique de communication et de nouveaux services aux membres et d'améliorer la gouvernance interne. Tout cela devrait déboucher sur l'amélioration de la compétitivité des entreprises qui est déterminée, dit-on à la Fédic, par les bonnes pratiques de management, la qualification des ressources humaines, l'innovation et une stratégie marketing pertinente. L'objectif étant d'accompagner les entreprises dans leur effort d'internationalisation via un passage de la sous-traitance à la co-traitance en vue de proposer une offre avec une plus grande valeur ajoutée, d'améliorer la réactivité et de maîtriser l'approvisionnement. Et ceci concerne, en particulier, la filière chaussure qui souffre d'une vive concurrence asiatique y compris sur le haut de gamme. C'est pourquoi le plan promotionnel 2015-2016 concerne en premier lieu les marchés stratégiques et de niches sur lesquels l'offre exportable du secteur est compétitive.