Sur le terrain, il existe plusieurs opérateurs très investis dans des politiques RSE sans forcément avoir de démarche formalisée. D'ailleurs, l'ISO 26 000 qui encadre la RSE n'est pas une norme d'exigences qui édicte comment l'entreprise doit se comporter, mais plutôt un guide. Ce n'est pas un cahier des charges, contrairement à une norme comme l'ISO 9001 qui a des exigences claires et précises. Dans toutes les organisations, adopter une politique de responsabilité sociétale (RSE) ne se réduit pas à des labels ou des certifications. L'engagement social et environnemental des entreprises est avant tout un état d'esprit et une culture d'entreprise. Une fois adopté de manière réfléchie, ils fournissent une ligne de conduite pour un impact positif sur l'ensemble des parties prenantes et des partenaires d'une organisation donnée. D'après les spécialistes, cet ancrage «moral» de la RSE explique en grande partie pourquoi elle n'est pas aussi avancée au Maroc. La majorité des dirigeants des entreprises marocains, des TPME dans une large proportion, ne priorisent pas les considérations d'ordre sociétal, social et environnemental qui sont relégués au second plan en face des problématiques du chiffre d'affaires et de la rentabilité. Quand ils le font, ils réduisent souvent la RSE à un ensemble d'actions à coloration exclusivement sociale, surtout en respectant leurs engagements vis-à-vis des employés. Pour beaucoup de dirigeants, conscients, l'engagement en matière de RSE se réduit à des reconnaissances, telles que des labels ou des certifications. Sachant que sur le terrain, il existe plusieurs opérateurs très investis dans des politiques RSE et qui démontrent un engagement sans faille envers leurs communautés et partenaires sans forcément avoir de démarche RSE formalisée. Adoptant la même posture, des groupes ne communiquent pas massivement sur des initiatives très louables démontrant leur responsabilité sociétale et qui sont menées tout au long de l'année. Pour ces entreprises, la RSE et ses obligations sont évidentes et vont de pair avec leur activité. Elles ont assimilé le fait que la responsabilité sociétale de l'entreprise reste une démarche volontaire, qui constitue une nouvelle grille de lecture permettant à l'entreprise de mieux répondre aux défis auxquels elle est confrontée (éthique dans les affaires, respect des droits de l'Homme...) et aux attentes de ses parties prenantes internes et externes qui sont de plus en plus demandeuses de ces sujets. Autrement dit, ces organisations incarnent une nouvelle vision de leur rôle et responsabilités au sein de la société. D'ailleurs, la norme qui encadre la RSE n'est pas certifiable ! Elle a été adoptée par l'ISO à la demande d'un collectif de consommateurs. Plus de 1200 experts internationaux ont alors travaillé sur le sujet avec de nombreux débats pour élaborer une norme qui convient à toutes les économies. Dans ces conditions, il était impossible d'opter pour une norme internationale qui pourrait désigner les entreprises sociétalement responsables ou non ! Le compromis a donc été trouvé autour d'une norme qui ne se prête pas à la certification. De ce fait, l'ISO 26 000 n'est pas une norme d'exigences qui édicte comment l'entreprise doit se comporter, mais plutôt un guide. Ce n'est pas un cahier des charges, contrairement à une norme comme l'ISO 9001 qui a des exigences claires et précises. L'ISO 26 000 apporte surtout un cadre de mise en œuvre de la RSE qui n'était pas disponible puisque chacun avait tendance à y intégrer ce qu'il voulait. Les organisations voulant adopter une démarche RSE trouvent désormais un canevas unifié incluant 7 axes incontournables et 37 domaines d'action pour déployer leur démarche RSE.