«Renforcer la responsabilité des entreprises marocaines», voilà une mission que se donne la nouvelle commission RSE & Labels en collaboration avec le club des entreprises labellisées RSE. Dans un contexte économique où de nombreuses économies de par le monde misent sur le rôle prépondérant du secteur privé en tant que moteur de croissance, les nouvelles ambitions de la commission RSE au sein de la CGEM prennent tout leur sens. La présidence de la nouvelle commission formée et dirigée par Said Sekkat se donne comme principaux objectifs «la promotion du concept de responsabilité sociale des entreprises «RSE», la sensibilisation et la formation des entreprises à l'adoption d'une démarche RSE pour assurer son intégration dans leur gestion managériale». Cette démarche vise essentiellement à «Encourager les entreprises à l'obtention du Label RSE et œuvrer pour augmenter le nombre d'entreprises labellisées» comme l'explique Said Sekkat. C'est dans cette optique que le président de la commission dédiée au sein de la CGEM, présente aux entreprises la méthode à adopter pour être labélisée «entreprise responsable». Ce principe supposerait alors que «les entreprises formalisent leur stratégie et renforcent leurs capacités à réaliser durablement leurs objectifs, au-delà des obligations légales tout en intégrant à leurs critères de performance et à leurs processus managériaux les facteurs environnementaux, sociaux, sociétaux et de gouvernance, qui affectent les intérêts et les attentes de leurs parties prenantes» comme le souligne Said Sekkat. Ainsi, enraciner la responsabilité sociale dans l'entreprise, qu'elle soit multinationale ou PME, permettrait de fait de «mieux ancrer l'entreprise dans la société». Au regard des enjeux que cela représente, la CGEM a alors tenu à mettre en adéquation sa charte RSE, adoptée en 2006, avec la norme ISO 26.000. Abordons dans un premier temps les principaux points d'engagements de la charte. Ces derniers s'articulent sur 9 axes d'engagements que sont le respect des droits de l'homme, l'amélioration continue des conditions de travail, d'emploi et des relations professionnelles, la protection de l'environnement, la prévention de la corruption, le renforcement de la gouvernance d'entreprise, le respect des règles de la saine concurrence, le respect des intérêts des clients et des consommateurs, la promotion de la responsabilité sociale des fournisseurs et sous-traitants et le développement de l'engagement social. Adéquation aux normes internationales Ces principes rappellent ceux de la norme ISO 26.000, publiés le 1er novembre 2010 et qui définit des lignes directrices pour tous les types d'organisations, qu'il s'agisse des entreprises, des collectivités locales ou encore des ONG. Cette norme, non certifiable à ce jour, s'articule autour de 7 questions centrales que sont la gouvernance de l'organisation, les droits de l'homme, les relations et conditions de travail, l'environnement, les bonnes pratiques des affaires, les questions relatives aux consommateurs et l'engagement sociétal. Dans ce sens, l'analyse comparée de ces deux «feuilles de route» de la RSE permet de mettre en exergue une définition quasi identique de la responsabilité sociale essentiellement basée sur la conformité des principes et des objectifs de toute organisation avec les normes publiques internationales et l'orientation des processus, afin de garantir l'amélioration continue en appui sur des indicateurs mesurables. Pourquoi la CGEM a-t-elle mise en place une charte RSE en présence de la norme ISO 26.000 quasiment identique ? Pour Said Sekkat, «la Charte RSE de la CGEM rapporte les lignes directrices de l'ISO 26.000 aux responsabilités des entreprises opérant dans le contexte marocain, tout en leur fournissant un référentiel structuré et décliné en objectifs opérationnels et mesurables». Sur le terrain, les deux feuilles de route visent à jouer le rôle de leviers d'amélioration du dialogue entre les entreprises marocaines et leurs parties prenantes aussi bien locales qu' internationales, internes et externes pour assurer une différenciation positive avec à la clé une reconnaissance et une récompense de l'exemplarité des comportements managériaux.