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Responsabilité sociale, entre méconnaissance et réticence
Publié dans Les ECO le 11 - 05 - 2010

De 2006, date de mise en place du label RSE (Responsabilité sociale de l'entreprise) à aujourd'hui, seules 29 entreprises ont pu décrocher ce sésame auprès de la CGEM. Lorsqu'on regarde le profil de ces entreprises, certes, elles ne sont pas toutes de grosses structures. Mais 29 entreprises labellisées en 4 ans pour un pays qui en compte environ 100.000 déclarées, c'est un nombre marginal. À ce constat, Aziz Qadiri, président de la commission du Label RSE auprès de la CGEM, répond que ce n'est pas parce qu'il y a peu d'entreprises labellisées qu'on peut dire qu'il y a peu d'entreprises citoyennes. Soit. Mais une chose est sûre, l'engouement pour la responsabilité sociale a du mal à gagner du terrain auprès des entreprises. Alors, une question cruciale se pose: est-ce la RSE qui est inaccessible ou est-ce les entreprises qui ne répondent pas aux critères requis pour obtenir cette labellisation ? Selon des témoignages divers, les deux cas se vérifient. D'une part, les conditions auxquelles l'entreprise doit satisfaire pour prétendre à une labellisation sont draconiennes. Et d'autre part, les coûts qu'engendre le processus requis sont dissuasifs. Lorsqu'une entreprise postule au label, elle est soumise à un audit rigoureux, portant à la fois sur son mode de gouvernance et sur son engagement en faveur d'une ou plusieurs causes sociales. Selon la spécificité de l'entreprise (en matière de taille et de degré d'organisation) cet audit, peut durer 6 à 12 jours, coûtant entre 40.000 à 100.000 dirhams, souligne Assia Aiouch, experte accréditée par la CGEM pour l'évaluation des entreprises candidates au RSE.
Idées reçues
Outre ces aspects, plusieurs autres raisons expliquent le faible recours au label. Certaines des raisons sont objectives et nécessitent une sensibilisation intense des dirigeants, car la notion de RSE consciemment ou non suggère une certaine redéfinition de la mission de l'entreprise. Comment faire en sorte que l'entreprise qui à la base est une organisation dont le fondement est la recherche du profit ait des sensibilités et des engagements sociaux et humanitaires ? Pour nombre de dirigeants, ces deux notions peuvent paraître antinomiques. À cette difficulté s'ajoute une autre idée reçue, ayant pour origine la méconnaissance du contenu de la RSE. Beaucoup d'entreprises (notamment des PME), considèrent la responsabilité sociale comme un luxe que ne peuvent s'offrir que les grandes structures solides, car nécessitant des investissements qu'elles estiment ne pas être capables de réaliser. Pour Aziz Qadiri, cette problématique fait partie des grandes réflexions actuellement en cours, autour de la RSE à l'échelle internationale. La réalité de la PME explique en partie cette perception, comme le constate le président de la commission du label : «Vu ses moyens financiers limités, une PME se trouve concentrée dans le tourbillon de sa gestion quotidienne et il lui est souvent difficile de réfléchir à un investissement profitable à moyen ou long terme. C'est donc souvent le court terme qui prend le dessus». Cependant, les promoteurs de la RSE expliquent également que l'engagement social de l'entreprise ne signifie pas nécessairement un investissement financier ou un budget dédié à des actions humanitaires. Celui-ci peut se matérialiser à travers l'engagement personnel du dirigeant dans une association ou toute autre activité caritative ou même son implication en faveur de la vie extra professionnelle de ses salariés (soutien, actions pour leur bien-être...). Toutefois cela n'a de chance d'être considéré comme action RSE que lorsque l'entreprise est également respectueuse des lois et adapte un mode de gouvernance convenable.
Labellisation et processus
Ainsi que l'explique Aziz Qadiri, le label est attribué aux entreprises, sur la base d'une évaluation managériale de conformité par rapport à la charte de responsabilité sociale de la Confédération. Cette charte est constituée de neuf chapitres définissant chacun des objectifs de stratégie et de conduite managériale précis et mesurables. Elle couvre différents aspects, en commençant d'abord par le respect de la législation du travail et au-delà, par l'investissement dans des actions en matière de gouvernance, de comportement sur les marchés et par rapport à l'engagement sociétal de l'entreprise sur son environnement immédiat et ses riverains. Ainsi, la CGEM définit la Responsabilité sociale de l'entreprise comme étant, «Une reconnaissance solennelle du respect par les entreprises marocaines de leur engagement à observer, défendre et promouvoir les principes universels de responsabilité sociale et de développement durable dans leurs activités économiques, leurs relations sociales et plus généralement, dans leur contribution à la création de valeur». Toutefois, la labellisation RSE est avant tout une démarche volontaire de l'entreprise qui peut procurer d'énormes avantages. En plus des incitations accordées par la CGEM qui peuvent être reconvertis en des avantages compétitifs, le label a également des impacts indéniables sur la réputation de l'entreprise et le renforcement de la confiance avec ces partenaires. Celui-ci peut également mettre l'entreprise à l'abri des risques d'opinion surtout avec la montée en puissance des groupes de pression et l'accroissement de leur influence sur les publics (mouvements consuméristes, écologistes... ).
Assia Aiouch : Experte audit de labellisation accréditée par la CGEM
L'audit est en effet perçu comme une contrainte pour beaucoup d'entreprises. Certaines entreprises se portent candidates au label, mais lorsqu'on leur explique la démarche, elles se rétractent, en nous faisant savoir qu'elles ne sont pas encore prêtes. L'audit est certes rigoureux. Selon la taille et le degré de structuration de l'entreprise, la mission peut durer entre 6 et 12 jours. Elle comprend une analyse documentaire, des interviews (avec les dirigeants, les salariés, les fournisseurs, les clients et les partenaires sociaux) et des observations sur le terrain visant à relever l'écart entre le discours et les pratiques sociales de l'entreprise. La partie analyse documentaire surtout, peut sembler lourde, car elle porte sur les procédures. Pourtant, ce sont ces exigences qui rendent le label crédible. Donc à mon avis, ce n'est pas seulement le coût de l'audit ni la procédure qui dissuade les entreprises, il y a aussi le manque de sensibilité sociale des dirigeants et la faible perception de la valeur ajoutée du label.
«Pour être labellisé, il ne suffit pas seulement de respecter les lois»Aziz Qadiri : Président de la commission RSE de la CGEM
Les Echos quotidien : Seules 29 entreprises sont à ce jour labellisées RSE par la CGEM. Pourquoi un nombre aussi réduit ?
Aziz Qadiri : Par rapports aux critères pris en compte dans le cadre du label RSE, 29 entreprises, ce n'est pas peu. Nous nous basons sur des critères universels et tout le monde ne peut pas prétendre être labellisé. Le label ne s'offre pas, il se mérite, l'entreprise doit prouver qu'elle est une société modèle et citoyenne, et qu'elle réunit les best practices nécessaires. Par exemple, une entreprise qui ne fait rien pour promouvoir la mixité, l'emploi des personnes handicapées... ne peut pas prétendre à un label RSE. Il y en a qui se disent respectueuses des lois, mais cela ne suffit pas. Il faut aussi prouver ce qu'on fait pour la société (actions caritatives, investissement socialement profitable...).
On est tenté de penser que le label RSE est inaccessible, ou qu' il y a peu d'entreprises modèles.
Il est vrai que le label ne s'offre pas. Mais cela ne veut pas dire que seules les entreprises labellisées sont citoyennes. Recourir au label est avant tout un choix qu'une entreprise opère selon l'intérêt que cette option représente pour elle. Il y a de grands groupes cotés en Bourse qui font beaucoup d'actions sociales mais qui ne sont pas labellisés, parce que cela n'est pas une priorité pour eux. Toutefois, l'idéal est d'avoir un nombre assez important d'entreprises reconnues comme modèles. C'est cela notre objectif et nous comptons parvenir à
50 entreprises labellisées d'ici fin 2010.
En dehors de la conformité aux critères, y a-t-il d'autres obstacles susceptibles de freiner les entreprises ?
Le coût de l'audit qui mène à la labellisation peut sans doute représenter un frein pour certaines entreprises. Mais étant aussi trésorier de la CGEM, je peux vous dire que la confédération n'a pas le budget nécessaire pour prendre en charge ce coût à la place des entreprises postulant pour le label. Toutefois, nous sommes en train de travailler dans le but d'obtenir des financements pouvant nous permettre de soutenir les entreprises candidates. Toujours est-il que la labellisation offre déjà un certain nombre d'avantages, grâce aux conventions que nous avons signées avec des organisations comme les banques, la CNSS, l'administration des douanes et la direction générale des impôts.


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