Le président de la Commission sociale du patronat rassure quant au respect de l'augmentation du SMIG, décidée par le gouvernement, tout en rappelant qu'il ne s'agit là qu'un des termes de l'accord social. Lequel accord prévoit également une augmentation de 10% du SMAG. Engagement tenu. La première tranche d'augmentation du SMIG (5%) est devenue effective le 1er septembre avec l'adoption en Conseil de gouvernement d'un décret fixant le montant du Salaire minimum légal dans l'industrie, le commerce, les professions libérales et l'agriculture. Il s'agit d'un des points saillants de l'accord social, signé le 30 avril, avec les principales centrales syndicales et le patronat. Décryptage de son impact avec Hicham Zouanat, président de la Commission sociale de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). La CGEM a-t-elle pu chiffrer l'impact de cette hausse du SMIG sur les charges de personnel des entreprises affiliées ? L'impact de l'augmentation du SMIG sur les entreprises membres de la CGEM varie selon les secteurs d'activité et au sein d'un même secteur tel que l'industrie. Cet impact dépend du niveau de la main-d'œuvre employée directement ou indirectement par chaque entreprise. Par contre, le chiffrage de l'impact global est en général calculé avec exactitude par les services de la CNSS qui nous communiquent ces données une fois les déclarations des salaires sont effectuées. Le timing de cette augmentation des charges vous paraît-elle propice dans un contexte de relance après un cycle inédit de crises ? Tout à fait, ce cycle de crises inédit rend ces augmentations des charges difficilement supportables par les entreprises mais notre engagement est ferme et sera respecté à la lettre par nos membres, cependant et pour atténuer les effets de cet impact nous avons négocié avec le gouvernement et les syndicats les plus représentatifs un accord social global et indivisible dans lequel nous attendons la promulgation de la loi organique portant sur l'exercice du droit de grève avant janvier 2023 et l'amendement du Code du travail avant juillet 2023 tout en prenant en considération et intégrant les attentes du secteur privé sur ce volet. Pour respecter ces deux échéances, les négociations sociales devraient démarrer incessamment en vue de préparer le terrain à une législation sociale 2.0 capable d'accompagner ce contexte difficile et d'anticiper les évolutions futures. Le SMIG devrait franchir pour la première fois la barre symbolique des 3 000 DH. Une doléance espérée depuis des lustres. Mais pensez-vous qu'elle est suffisante dans ce contexte inflationniste ? Effectivement, le SMIG va franchir pour la première fois la barre symbolique des 3 000 DH dans le cadre de cet accord social et plus précisément après la seconde augmentation du SMIG de 5%, prévue en septembre 2023. Cependant et à mon humble avis la question si la barre symbolique de 3 000 DH est suffisante ou pas, ne doit pas être posée en fonction du niveau de revenu mais plutôt en fonction du pouvoir d'achat, et surtout dans ce contexte inflationniste aussi bien pour les salariés que pour les entreprises qui ont vu le prix de leurs matières premières atteindre des sommets record et difficilement soutenables.