Si la femme est, dit-on, l'avenir de l'homme, elle est certainement aujourd'hui le présent d'un magazine sur 2M qui, de prime abord, ne paye pas de mine, mais recèle parfois de vraies petites perles pour peu que l'on daigne y jeter un oeil, voire deux, un samedi après-midi par exemple au hasard d'un zapping du côté des chaînes arabes du satellite. Si la femme est, dit-on, l'avenir de l'homme, elle est certainement aujourd'hui le présent d'un magazine sur 2M qui, de prime abord, ne paye pas de mine, mais recèle parfois de vraies petites perles pour peu que l'on daigne y jeter un oeil, voire deux, un samedi après-midi par exemple au hasard d'un zapping du côté des chaînes arabes du satellite. Entièrement dédié au sexe dit faible, «Flamme de femme» est, comme son nom l'indique si bien, un hymne à une cliente de la semaine, dans lequel des lauriers sont tressés, des panégyriques lancés et les meilleurs profils choisis, bref une hagiographie dans les règles de l'art que l'on suit d'une attention plus ou moins distraite selon que le portrait croqué du jour soit «sexy» ou non. Question parcours, cela s'entend, bien évidemment. Et celui donné à voir à 18h03 pétantes le samedi 19 mai sur la version satellitaire de la chaîne d'Aïn Sebaâ méritait plutôt deux fois qu'une le détour, la faute à une cliente de tout premier ordre tant au niveau de son parcours que celui de sa prestation toute faite de légèreté et de naturel. Icône des planches marocaines, personnage truculent du théâtre marocain, Touria Jabrane démonte par sa liberté de ton, sa franchise dans le verbe, la simplicité de son langage (et pourtant, c'est bien une théâtreuse qui pourrait se lancer dans des envolées lyriques absconses, mais non…) et surtout, la singularité de son parcours. On n'y reviendra pas, «Flamme de femme» s'en est chargé et de fort intelligente manière, mais Dieu que cette femme est passionnée et sa ferveur communicative. Son discours donne de suite envie de monter sur une table pour déclamer du vers ou de la prose, au risque de finir sur le carreau et sans les dents. Véritable cheval racé de course, elle a traversé d'infinies épreuves et franchi d'inexpugnables obstacles sans jamais courber l'échine, et les historiens (de l'art et de la politique) savent que le fardeau fut parfois bien lourd à porter. Ce qui n'empêcha tout de même pas l'artiste de faire quelques boulettes dont certaines entrées dans le panthéon national des daubes télévisuelles, telle cette formidable meringue que fut sa sitcom de Ramadan dernier, intitulée «Labass oualou bass». Mais c'est à peine si on lui en tiendra rigueur, tant sa production artistique fut prolifique et ses positions avant-gardistes pour l'époque. Et puis franchement, «Flamme de femme» lui a rendu un bien bel hommage comme le personnage le méritait bien. Sinon, 2M a également donné à voir lundi dernier un très joli film marocain de Hassan Legzouli, «Tenja», qui a fait sensation lors d'une édition du Festival de Marrakech avant de connaître toutes les galères du monde pour atterrir dans les salles marocaines. Un film qu'un grand nombre de téléphages ont dû rater grâce à la super communication de la chaîne sur certains produits qui mériteraient d'être vus, et que l'on serait bien inspiré de rediffuser dans la limite du possible, une preuve qu'un bon cinéma est chez nous possible pour peu qu'on s'en donne les moyens… et l'envie. Voilà.