«Miftah Al Kheir» et «Miftah Al Fath» sont proposés aux clients depuis le 8 octobre. C'est parti pour les produits halal, appelés officiellement «alternatifs». Attijariwafa bank vient de dévoiler ses deux premières formules lancées depuis le 8 octobre dans ses agences. Baptisés «Miftah Al Kheir» et «Miftah Al Fath», les deux produits sont la déclinaison du concept «Mourabaha» et «Ijara wa Iqtinaa». La première formule est un contrat par lequel la banque acquiert, à la demande de son client, un bien immobilier à usage d'habitation ou professionnel en vue de le lui revendre, immédiatement, moyennant une marge bénéficiaire connue d'avance. Le règlement par le client se fait en un ou plusieurs versements étalés sur une durée convenue avec la banque, qui peut atteindre 25 ans, et le prix de vente au client est calculé sur la base du coût de revient de l'immeuble que supporte la banque (prix, frais, taxes…). Miftah Al Kheir peut couvrir la totalité du prix de l'immeuble. La capacité d'endettement de l'emprunteur est cependant plafonnée à 40% de ses revenus. Le produit offre par ailleurs la possibilité de remboursement par anticipation sans pénalité et donne lieu à l'inscription d'une hypothèque en premier rang pour la banque ainsi que la souscription à un contrat d'assurance décès et invalidité dont la prime est comprise dans la mensualité. Quant à Miftah Al Fath, il s'agit d'un contrat selon lequel Attjariwafa bank met à la disposition de son client, à titre locatif, un bien immobilier, assorti de l'engagement ferme du client d'acquérir le bien au terme du contrat. Le produit s'adresse à la fois aux particuliers et aux professionnels et peut également financer 100% du bien en question. La durée du contrat varie entre 10 ans et 20 ans au maximum. Le coût des formules est plus élevé que le crédit classique Les clients ont la possibilité de verser un premier loyer majoré d'un maximum de 20% de la valeur totale du bien. Ils supportent également des loyers fixes (sauf variation de la TVA) payables mensuellement et intégrant une prime d'assurance, les frais de mutation au terme du contrat (transfert de propriété), les frais relatifs à l'utilisation du bien (taxes, travaux, syndic…) ainsi que la valeur résiduelle de l'immeuble (10% du prix d'acquisition). Les deux produits d'Attijariwafa bank ont été approuvés par le conseil des oulémas, ce qui certifie leur conformité à la charia. Cela dit, d'un point de vue financier, ils sont plus coûteux pour les clients de la banque que les crédits classiques. En effet, pour la formule Miftah Al Kheir, la mensualité est plus élevée que dans le cas d'un prêt immobilier étant donné que le coût de revient de l'immeuble est plus élevé compte tenu de la double transaction à faire dans le cadre du contrat (achat par la banque puis revente au client, induisant ainsi beaucoup de frais). Notons aussi que pour la Mourabaha, les remboursements ne donnent droit à aucun avantage fiscal en terme d'impôt sur les revenus (IR) pour les clients. S'agissant de Miftah Al Fath, les loyers mensuels sont nettement supérieurs aux traites d'un crédit logement, d'abord parce que la durée du contrat est plus courte, ensuite parce que la double transaction génère des frais élevés (achat de la banque, location puis revente au terme du contrat), et enfin parce que les clients supportent la TVA sur toute la mensualité, et non pas uniquement sur les intérêts comme pour les crédits classiques. Là aussi, aucun avantage fiscal n'est accordé aux locataires en matière d'IR. Enfin, une différence importante à signaler entre les deux produits : dans le cas de Miftah Al Keir, le bien objet du financement est immédiatement inscrit au nom du client, tandis que pour Miftah Al Fath (Ijara wa Iqtinaa), il reste la propriété de la banque jusqu'à la fin de la durée de location.