rekrute.com, it-competences, amaljob…, les sites spécialisés se multiplient, dont l'utilité est surtout importante pour les profils généralistes. Les délais pour pourvoir un poste s'en trouvent raccourcis. Le recrutement par internet est un moyen efficace pour attirer les Marocains de l'étranger. L'année en cours est par excellence un tournant dans le recrutement en ligne, connu communément sous l'expression «e-recrutement». Plusieurs jeunes pousses se sont lancées dans l'aventure. Objectif ambitieux : jouer un rôle de médiation interactif entre les employeurs, les DRH et les candidats en quête d'emploi et d'opportunités d'évolution de carrière. «Aujourd'hui, internet, plus qu'une tendance, est devenu une étape essentielle dans les processus de recrutement, y compris au Maroc. Les recruteurs bénéficient de services performants pour mieux gérer leurs recrutements en ligne», souligne ainsi Philippe Montant, Dg du portail rekrute.com, mis en ligne en février 2006. Au départ, le phénomène était cantonné dans les rubriques des portails généralistes tels que Menara et Wana (ex-Wanadoo). La maturité du marché a permis l'éclosion de sites thématiques qui se positionnent exclusivement sur la niche du recrutement. On peut citer, entre autres, rekrute.com, amaljob.com et it-competences.ma. «Le Maroc ne fait pas exception par rapport à l'évolution du e-recrutement et des portails d'emploi. Si le phénomène a démarré au niveau mondial dans les années 90, aujourd'hui, la majorité des entreprises européennes et américaines utilisent internet pour gérer et optimiser leurs recrutements», rappelle Hicham Lakhmiri, directeur associé à amaljob.com. L'engouement international et local pour le e-recrutement s'explique par ses atouts compétitifs. En premier lieu, il permet une réduction des délais de rédaction, de mise en forme de l'annonce et de sa publication par rapport aux supports traditionnels (presse écrite) avec une disponibilité 24h/24 et à travers le monde entier. Plus intéressant encore, l'internet a réduit les délais de réception de la première candidature : cinq minutes contre un jour minimum sur d'autres médias. Ces atouts, liés, en partie, à l'interactivité du net, ont permis de diviser par trois la durée d'un recrutement. Sur un autre registre, le recours au réseau des réseaux a encouragé le phénomène et la dynamique «B to M» (back to Morocco). Autrement dit, les jeunes Marocains lauréats des universités françaises, canadiennes et américaines recourent aux portails internet pour dénicher des opportunités de job sur le marché marocain et accélérer leur retour au bercail. «Notre intérêt pour les services e-recrutement découle de leurs capacités à drainer des profils de MRE à fort potentiel, en premier lieu dans le domaine des technologies de l'information», reconnaà®t Loubna Benyahya, responsable des ressources humaines chez Bull Maroc. Un système efficace pour le sourcing Cependant, il ne faut pas se leurrer. Certes, les sites de recrutement en ligne restent efficaces pour les profils basiques et les recrutements de masse sans aucune exigence de qualification. «Mais, pour les profils pointus avec un niveau élevé d'expertise, il ne faut pas trop y compter», indique, critique, un DRH, qui a requis l'anonymat. Traduisez : la chasse aux têtes passe par les méthodes classiques éprouvées, notamment par les cabinets de recrutement. L'opération nécessite un travail de sélection très pointu et un minimum de confidentialité dans le traitement des CV. «D'ailleurs, dans le cas d'une recherche de managers, les candidats ne seront pas tentés de poster leur demande sur internet par crainte d'être reconnus», souligne, à juste titre, Sanaa Laraki, consultante RH chez Eumatech. Plus délicat, les sites de e-recrutement sont confrontés au manque de «discernement» des candidats. En effet, sous l'effet de la facilité d'accès, certains candidats inscrits sur les différents portails répondent à l'aveuglette aux offres d'emploi, indépendamment des exigences de l'employeur et des prérequis indiqués dans l'annonce en ligne. Conséquence : malgré les outils de e-recrutement mis à la disposition des DRH par ces plates-formes, le travail de tri et de qualification s'avère une opération coûteuse pour séparer le bon grain de l'ivraie. Il faut reconnaà®tre, en outre, qu'en l'état actuel du marché marocain, les sites de e-recrutement sont efficaces pour le sourcing (la recherche de candidats), mais la phase de sélection et de qualification reste un travail de traitement interne de la direction des ressources humaines ou d'un cabinet spécialisé. Dans tous les cas pour les DRH au Maroc, le e-recrutement est un mécanisme parmi d'autres pour un meilleur recrutement. C'est dire que beaucoup de recrutements continueront à se faire encore à travers d'autres canaux traditionnels et bien rôdés : les associations professionnelles, les chambres de commerce, le réseau personnel des dirigeants et des collaborateurs.